The Flash (feat. Ant-Man and The Wasp : Quantumania)
Les réalités s’affrontent dans THE FLASH lorsque Barry se sert de ses super-pouvoirs pour remonter le temps et modifier son passé. Mais ses efforts pour sauver sa famille ne sont pas sans conséquences sur l’avenir, et Barry se retrouve pris au piège d’une réalité où le général Zod est de retour, menaçant d’anéantir la planète, et où les super-héros ont disparu. À moins que Barry ne réussisse à tirer de sa retraite un Batman bien changé et à venir en aide à un Kryptonien incarcéré, qui n’est pas forcément celui qu’il recherche. Barry s’engage alors dans une terrible course contre la montre pour protéger le monde dans lequel il est et retrouver le futur qu’il connaît. Mais son sacrifice ultime suffira-t-il à sauver l’univers ?
La
débandade
Rien ne va plus chez les
super-héros ! Il n’y a bien que James Gunn pour nous donner encore l’envie
de découvrir des méta-humains en lycra sauver l’univers. Pour le
reste, c’est la débandade. Fini la hype
du début des années 2000 avec les mutants de Bryan Singer (X-Men, 2000),
l’homme-araignée de Sam Raimi (Spiderman, 2001) ou le chevalier noir de
Christopher Nolan (Batman Begins, 2005). Aujourd’hui, le cinéphile se demande
quelle soupe insipide l’industrie hollywoodienne va-t-elle encore lui servir.
Que ce soit chez Marvel ou du côté de l’écurie rivale DC, la quantité prime sur
la qualité. Les productions s’enchaînent à un rythme effréné pour des résultats
on ne peut plus navrants. Au crépuscule de ce premier semestre 2023, il y a
lieu de réaliser un petit bilan en établissant un parallèle entre deux longs-métrages
qui s’annonçaient prometteurs et qui se sont finalement révélés de pauvres
pétards mouillés. A ma gauche, « Ant-Man and The Wasp :
Quantumania », censé lancer la Phase 5 du Marvel Cinematic Universe en
grande pompe. A ma droite, « The Flash », et son ambition maousse de
clôturer le chapitre DC Universe tout en lançant une nouvelle dynamique pour la
suite préparée en coulisses par un certain… James Gunn, encore lui.
Pop-corn
vs Fast-food
Les deux films ont les
mêmes (rares) qualités, mais aussi les mêmes (nombreux) défauts. Tous deux ont
choisi la thématique à la mode du multivers comme matériau de base pour consolider
leur socle scénaristique. Ecrivons-le tout de go, ce concept est mal exploité.
Les histoires qui en découlent s’avèrent peu passionnantes. Si on peut saluer
les auteurs d’avoir imaginé moult rebondissements pour maintenir l’éveil du
spectateur et lui assurer un relatif moment de divertissement, les trames
narratives charpentées sans finesse, et avec une absence totale de créativité, se
révèlent d’une indigence telle qu’on se demande si on ne perd pas son temps.
Engoncés dans leur récit fumeux, les deux fictions peinent à convaincre. Les
enjeux, hénaurmes, mais mal esquissés,
paraissent bien futiles, confirmant par là l’un des maux cinématographiques du
siècle qui touchent quasiment tous les blockbusters : le montage
épileptique. Ce que l’on gagne en rythme, on le perd en émotions. Nous sommes
passés d’un cinéma pop-corn à une production fast-food. On ne cherche plus à
surprendre ou à titiller l’imaginaire, mais bien à donner à la fanzouze ce qu’elle attend.
Tout
simplement moche
Oubliez l’originalité, le
point de vue d’un auteur, les petites touches artistiques placées discrètement
çà et là, l’exploration d’une thématique parfaitement disséquée, etc. Seule
compte l’efficacité commerciale. Un cynisme mercantile écœurant qui atteint des
sommets paroxysmiques cette année. Ainsi, autant les nouvelles aventures de
l’homme-fourmi que celles de l’éclair rouge semblent répondre uniquement à une
check-list marketing ressemblant de plus en plus à un algorithme géré par une
intelligence artificielle. Difficile d’ailleurs de s’imaginer qu’il y a des
artistes qui se cachent derrière ces deux produits ultra-formatés. Comment
peut-on expliquer qu’un esprit humain ait pu valider des images de synthèse
aussi laides ? Car là où ces deux films font peine à voir, c’est dans leur
exécution formelle. Si le spectateur, par on ne sait quel miracle, parvient à
se satisfaire des historiettes qui lui sont contées, difficile pour lui de
fermer les yeux devant la bouillabaisse numérique hideuse proposée. Le sens esthétique ?
Le goût du beau ? Le sentiment du devoir accompli ? L’amour du
travail bien fait ? Totalement absents des studios Marvel et DC !
Welcome to the Uncanny Valley
Pas de chance pour Ant-Man
et Flash, tous deux passent après la déferlante « Avatar : The Way of
Water » et ses effets-spéciaux révolutionnaires. Difficile pour nos deux
super-héros de faire face aux prouesses techniques proposées par James Cameron,
lui qui a toujours mis l’audience sur un piédestal, conscient que sans le
public, il n’y a pas de film. Abandonnés, pieds et poings liés, à une
production qui les dépasse et incapables de transcender un cahier des charges
beaucoup trop lourd pour leurs frêles épaules, les réalisateurs Peyton Reed (la
trilogie Ant-Man) et Andy Muschietti (The Flash) ne se soucient guère de la
direction artistique et laissent leurs blockbusters s’enfoncer dans la « Vallée
de l’étrange », là où les héros arborent des visages monstrueux dignes d’une
cinématique vidéoludique d’un autre âge. Ce gloubi-boulga visuel indigeste, cuisiné
à base de doublures numériques à vomir, de modèles 3D qui piquent les yeux et d’incrustations
dégueulasses, finit par nous faire regretter l’achat du ticket de cinéma. C’est
clair, Mickey et Bugs Bunny se moquent du public et se foutent de toute
considération artistique. Pour Disney/Marvel et Warner/DC, seuls comptent les
chiffres au box-office. Résultat : la machine à rêves ne fait plus rêver…
et le tiroir-caisse ne sonne plus.
Note : ★★
Critique : Professeur Grant
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