Furiosa: A Mad Max Saga
Dans un monde en déclin, la jeune Furiosa est arrachée à la Terre Verte et capturée par une horde de motards dirigée par le redoutable Dementus. Alors qu’elle tente de survivre à la Désolation, à Immortan Joe et de retrouver le chemin de chez elle, Furiosa n’a qu’une seule obsession : la vengeance.
Mad Max : la saga passe la cinquième
Souvenez-vous. En 2015 débarquait
Fury Road, nouvelle variation autour
du mythe de Mad Max, créé par George
Miller au crépuscule des années 70. Un maelström d’énergie et de folie qui
allait révolutionner la manière de mettre en scène l’action. Précédé d’une
réputation démentielle suite au teaser fichtrement bien foutu dévoilé un an
auparavant, lors du Comic-Con de San Diego, ce quatrième opus était attendu comme
le Messie par une kyrielle de cinéphiles en manque de tôle froissée, ceux-là
même qui ont usé les VHS de la saga durant les années 80 et 90.
Rarement un échantillon pelliculaire
n’avait à ce point galvanisé le public. Fait d’autant plus rare, le métrage
était à la hauteur des espérances, surpassant tout ce qu’on aurait pu imaginer
voire fantasmer. Autant dire que revenir neuf ans plus tard dans le no man’s
land post-apocalyptique fut une hénaurme
gageure. Si à l’impossible nul n’est tenu, il n’y a rien d’insurmontable quand
on possède le talent de Tonton Miller.
2 Fast 2 Furiosa
Exit Max, le réalisateur se
passionne désormais pour le personnage qui donne le titre au film, à savoir Furiosa.
Un protagoniste féminin présenté dans le précédent épisode et incarné alors par
l’irrésistible, mais néanmoins bad ass,
Charlize Theron. Comme il s’agit cette fois-ci d’un prequel aux allures d’origin
story revenant du coup sur la jeunesse de l’héroïne, c’est l’actrice de 28
ans Anya Taylor-Joy, aperçue dans Split
de M. Night Shyamalan ou encore dans Last
Night in Soho signé Edgar Wright, qui reprend le flambeau. Un choix de
casting irréprochable car celle-ci marche parfaitement sur les traces laissées dans
le sable du bush australien par son aînée. Arrachée à la Terre Verte, havre de
paix aussi verdoyant que paisible, et capturée par une horde de motards complètement
cintrés dirigée par le redoutable et loufoque Dementus (Chris « Thor »
Hemsworth, jubilatoire, cabotine et s’en donne à cœur joie dans ce rôle taillé
pour sa démesure), Furiosa n’a qu’une seule obsession : la vengeance.
Becoming Imperator
Plus ambitieux et moins
expérimental que Fury Road, ce
nouveau volet change de cap tout en gardant les fondamentaux qui ont fait le
succès de la licence. Au rayon des nouveautés, le scénario est structuré en
chapitre donnant une densité narrative à une franchise dont chaque épisode
pouvait s’écrire sur un post-it. Une ampleur dramaturgique qui faisait défaut
au précédent épisode pensé comme une gigantesque séquence d’action et qui
prenait la forme d’un aller-retour au bout de l’enfer désertique. Ici, il
s’agira de comprendre comment Furiosa deviendra l’Imperator que l’on connaît
tous, de voir par quelles étapes elle devra passer pour construire sa propre
légende. De l’enfance à l’âge adulte, l’héroïne va en baver. Il n’est plus alors
question de vivre, mais bien de survivre au sein d’un environnement des plus
hostiles. Et à travers son odyssée, George Miller en profite pour explorer le
Wasteland, la société post-apocalyptique qui en a découlée et le chaos ambiant
qui y règne.
Miller à mille à l’heure
Si les lignes de dialogue restent
rares, au contraire des grognements, simagrées et autres hurlements, les
personnages s’échangent davantage de mots faisant progresser le récit autrement
que par les images, toujours aussi léchées chez Miller qui, nonobstant ses 79
printemps, n’a rien perdu de sa fougue ni de sa faculté à raconter une histoire
par sa science visuelle : réalisation immersive, scènes d’action lisibles,
courses-poursuites infernales. Certaines cavalcades motorisées vous offrent une
véritable décharge d’adrénaline à l’image de cette séquence centrale
d’anthologie au cours de laquelle le septuagénaire montre toute sa virtuosité
et son inventivité. A vous décrocher la mâchoire d'ébahissement ! Dans toute cette
fureur, on notera un petit bémol d’ordre esthétique : certains effets
spéciaux numériques validés à la hâte auraient mérité plus de soin. Des
peccadilles au regard de l’ensemble, fresque épique palpitante et audacieuse
qui met à l’amende tous les actionners contemporains
usinés à Hollywood.
Note : ★★★★
Critique : Professeur Grant
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