Deauville, 51ème édition

 



Créé en 1975, le festival du Cinéma Américain de Deauville en est à sa 51ème édition. Le festival met en avant la diversité du cinéma américain, des grandes productions hollywoodiennes aux films indépendants. Il est le seul festival européen de cette envergure à ouvrir ses portes au public, bien que l’accès à certains événements soit maintenant strictement réservé aux membres de la presse.


 

Chaque année, plus d’une centaine de projections sont organisées en l’espace de dix jours. Depuis sa création, le festival a révélé des œuvres qui ont marqué le cinéma : ‘Being John Malkovich’ de Spike Jonze, ‘Memento’ de Christopher Nolan, ‘Little Miss Sunshine’ de Valérie Faris & Jonathan Dayton, ‘Whiplash’ de Damien Chazelle, ‘Captain Fantastic’ de Matt Ross, ou plus récemment encore ‘Aftersun’ de Charlotte Wells.

Ce qui fascine, outre les stars – quand elles font le déplacement après la Mostra de Venise – c’est la qualité de la programmation. Elle s’inspire souvent des pépites de Sundance (janvier de l’année en cours) ou encore de Cannes (mai).

Des films vus pendant cette 51ème édition, notre équipe de cinéphages en retient trois, tous récompensés lors du palmarès le samedi 13 septembre 2025. Morceaux choisis.

 

The Plague - Grand Prix et prix de la Critique

The Plague’ lève le voile sur le harcèlement extra-scolaire. (…) Ce premier long-métrage du cinéaste américain s’impose comme une nécessité pour sensibiliser sur cette autre forme de harcèlement.

Le scénario, ingénieux, s’inspire de la sociologie en surfant sur la notion de prophétie autoréalisatrice. Dans ce cadre théorique, on retrouve le théorème de Thomas qui stipule que si des personnes considèrent une situation comme réelle, alors elle le devient dans ses conséquences. Ici, des gamins font planer le doute sur la présence ou non de la maladie épidémique. Pas crédule pour autant, le nouveau venu ne cède pas à la peur, jusqu’à ce que la paranoïa le gagne et qu’il s’inflige de douloureux sévices faisant penser à une contamination. 


Retenez bien le titre de ce film coup de poing, récompensé par le Grand Prix et le Prix de la Critique au 51ème Festival du Cinéma Américain de Deauville. Il risque bien de faire des vagues à sa sortie en fin d'année. 


The Chronology of Water - Prix du jury Révélation

Pour son tout premier long-métrage, Kristen Stewart a choisi d’adapter les mémoires de l’autrice américaine Lidia YuKnavitch. ‘The Chronology of Water’ met en lumière une nageuse de haut niveau cherchant à se reconstruire après une enfance teintée d’abus (notamment, sexuels).

Avec cette histoire d’une enfant brisée en quête de reconstruction, Imogen Poots décroche sans conteste le meilleur rôle de sa carrière. La trentenaire interprète une femme d’une grande résilience au vu de l’inceste dont elle est victime. 


Viscéral mais poétique, choquant mais émouvant, ‘The Chronology of Water’ ne laissera personne indifférent-e. Le film confirme le flair de Stewart pour choisir ses projets et souligne sa capacité à se réinventer constamment. Une grande cinéaste est née.


Nino - Prix Ornano-Valentin pour un premier film français

Nino’, c’est une errance, d’abord physique et puis mentale, dans les rues de Paris. C’est également la consécration pour l’acteur québécois Théodore Péllerin qui décroche ici le rôle principal. Pas encore trentenaire, l’acteur a déjà tourné avec Isabelle Carré, Daniel Brühl ou encore Kirsten Dunst. Jeanne Balibar a fleuré le bon scénario et se glisse habilement sous les traits de la maman de Nino. Saluons la performance honnête de Salomé Dewaels dans un rôle pourtant complexe.


Nino’ a reçu le prix d’Ornano-Valenti au Festival du Cinéma Américain de Deauville, édition 2025. Ce prix soutient et promeut un premier long-métrage. Pauline Loquès, en nonante minutes ici, signe un film bouleversant et ô combien d’actualité. 

 

 

Goupil

 

Commentaires

Articles les plus consultés