The Plague
Dans un camp de water-polo pour garçons, un adolescent de douze ans est marginalisé par ses camarades selon une tradition cruelle qui veut que l’un d’eux soit dit porteur d’une maladie qu’ils appellent « La Peste ». Alors que frontière entre le jeu et la réalité devient de plus en plus floue, il commence à craindre que la blague ne cache quelque chose de réel.
Plan large dans les profondeurs d’une piscine olympique. Le calme avant la tempête. Le silence qui s’était installé est maintenant levé par la plongée d’un, de deux, de trois membres et bientôt de toute l’équipe junior de water-polo. Dans cette clique, tous se connaissent. Tous sauf Ben qui est contraint de déménager après le divorce de ses parents. Pendant ce stage de vacances, Ben fera la connaissance d'Eli, un garçon pour ainsi dire pestiféré. Dès le début du premier acte, il n’y a aucun doute sur la qualité du film devant nous. Tiendrait-on là une pépite ?
Si ‘The Plague’ fonctionne si bien, c’est parce que le réalisateur Charlie Polinger fait le choix de caler sa caméra à hauteur de ces adolescents prépubères. Pas de parents, de grand frère ni même de tante. L’audience est par conséquent immergée assez vite dans ce monde enfantin où le harcèlement (dissimulé sous une épaisse combinaison d'humour) règne cependant en maître. Seul le coach (le convaincant Joel Edgerton) incarne le défenseur des causes perdues, quand il ne détourne pas le regard.
‘The Plague’ lève le voile sur le harcèlement extra-scolaire. Dans la lignée des productions belges ‘Un Monde’ ou encore ‘TKT’, ce premier long-métrage du cinéaste américain s’impose comme une nécessité pour sensibiliser sur cette autre forme de harcèlement.
Le scénario, ingénieux, s’inspire de la sociologie en surfant sur la notion de prophétie autoréalisatrice. Dans ce cadre théorique, on retrouve le théorème de Thomas qui stipule que si des personnes considèrent une situation comme réelle, alors elle le devient dans ses conséquences. Ici, des gamins font planer le doute sur la présence ou non de la maladie épidémique. Pas crédule pour autant, le nouveau venu ne cède pas à la peur, jusqu’à ce que la paranoïa le gagne et qu’il s’inflige de douloureux sévices faisant penser à une contamination.
Retenez bien le titre de ce film coup de poing, récompensé par le Grand Prix et le Prix de la Critique au 51ème Festival du Cinéma Américain de Deauville. Il risque bien de faire des vagues à sa sortie en fin d'année.
Note : ★★★★
Critique : Goupil
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