Nous York

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«Nous York» est un pur scandale! Une bande de «comédiens» réussit un exploit au box-office hexagonal (le petit phénomène franco-français «Tout ce qui brille») et croit qu’elle peut se permettre toutes les folies lors de son prochain long métrage. La troupe en question adore New York parce que tout le monde aime New York. Même ceux qui n’ont jamais mis un pied sur la Grande Pomme l’apprécient déjà. Du coup, il en faut pas moins pour que toute la clique se mette en tête de trouver une histoire bidon pour réaliser leur fantasme: faire un film à New-York.

Et puis, comme malgré tout notre groupuscule est formé de petits comiques en herbe (Manu Payet, Baptiste Lecaplain, Nader Boussandel), l’idée d’en faire une comédie parait évidente. Le hic, c’est qu’il faut déjà avoir un script béton pour se lancer dans cet exercice périlleux qui consiste à faire rire. Or, du côté du scénario, c’est le néant, le vide, la page blanche. Ce n’est pas grave, se disent-ils, on va quand même mettre en boite ce projet. On rempliera les blancs par des moments d’improvisation parce qu’on est des rigolos! Les voilà donc partis outre-Atlantique réaliser un film de vacances avec un synopsis (et encore… peut-on vraiment parler de synopsis?) sous le bras.

Disons le tout de go, il n’y a strictement rien à sauver dans ce navet qui ressemble de près à une virée touristique. Le spectateur retrouve le même embarras que lorsqu’il doit se taper les films de vacances de ses proches. Qu’est-ce qu’on s’en…! Tout est pénible dans «Nous York»: les gags éculés, les vannes pas drôles, les crêpages de chignions mal joués (merci le duo Leïla Bekhti/Géraldine Nakache qui devrait rassurer les jeunes comédiennes: on peut être un tâcheron et se taper le haut de l’affiche), la musique en total déphasage, les ficelles grossières du scénario etc. Cette escapade américaine est une suite de saynètes poussives qui met mal à l’aise tellement c’est mauvais. Certaines scènes frisent le ridicule comme la fin d’une platitude jamais égalée. 

Sans allant ni inspiration, «Nous York» est une équipée pénible pour le cinéphile qui regrette bien vite l’achat de son ticket de cinéma. Car, entendons-nous bien, ici, il ne s’agit pas de septième art mais de vidéo amateur. Comme la très justement écrit le critique Pierre Vavasseur dans son canard «Parisien»: «Ce n'est pas parce qu'on fait un film dans la Grosse Pomme qu'il faut prendre le spectateur pour une grosse poire». Un navet innommable!

Zéro pointé!


Professeur Grant

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