Cloud Atlas
À
travers une histoire qui se déroule sur cinq siècles dans plusieurs
espaces temps, des êtres se croisent et se retrouvent d’une vie à
l’autre, naissant et renaissant successivement… Tandis que leurs
décisions ont des conséquences sur leur parcours, dans le passé,
le présent et l’avenir lointain, un tueur devient un héros et un
seul acte de générosité suffit à entraîner des répercussions
pendant plusieurs siècles et à provoquer une révolution. Tout,
absolument tout, est lié.
Aussi impossible à pitcher que
périlleux à critiquer, Cloud Atlas est une œuvre atypique dans le paysage
cinématographique actuel. Avec six histoires qui traversent les siècles, le
trio formé par les Washowski (The Matrix) et Tom Tykwer (The International) n’a
pas choisi la facilité. Et pourtant, dans ce fourbi scénaristique, dans ce
méli-mélo narratif, on y retrouve un fil rouge, une cohérence, une véritable
alchimie qui forme un tout crédible. Si du moins on accepte la vision fantasmée
de l’avenir. Dense, audacieux, complexe, dément, riche Cloud Atlas est un film
somme grisant et addictif qui fascine autant qu’il désarçonne. Quant à la
direction artistique, c’est l’exploit. Un véritable travail d’orfèvre! Marier
autant d’univers tout en restant harmonieux était une gageure à affronter
quotidiennement sur les divers tournages. Les styles capiteux des Washowski et de
Tykwer s’unissent de sublime manière. La grande qualité de cette fable
philosophico-métaphysique réside plus particulièrement dans la maîtrise
virtuose du montage. Il n’est jamais brusque et se montre précis dans les
transitions. Les histoires et les genres cinématographiques (une mosaïque de
styles différents: comédie, drame, science-fiction, polar, historique…) s’agrègent
sans fausse-note atteignant une harmonie indiscutable. A l’heure où Hollywood
s’enfonce dans les remakes et suites faciles à produire, il faut louer l’audace
voire la démesure d’un tel projet. En définitive, Cloud Atlas se démarque de
tout ce que l'on a pu voir jusqu'à présent et fait de la projection une
véritable expérience cinématographique inédite. Au long de 2h45 de
chassés-croisés temporels, on ne s’y ennuie pour ainsi dire jamais. A voir au
cinéma!
Note: ★★★
Critique: Professeur Grant
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