The Bling Ring




À Los Angeles, un groupe d’adolescents fascinés par le people et l’univers des marques traque via Internet l’agenda des célébrités pour cambrioler leurs résidences. Ils subtiliseront pour plus de 3 millions de dollars d’objets de luxe : bijoux, vêtements, chaussures, etc. Parmi leurs victimes, on trouve Paris Hilton, Orlando Bloom et Rachel Bilson. Les médias ont surnommé ce gang, le "Bling Ring".





Et de cinq! Après Virgin Suicides, Lost in Translation, Marie Antoinette et Somewhere, Sofia Coppola s’est définitivement fait un prénom dans le cinéma américain indépendant au côté de son auguste daddy, ce bon vieux Francis Ford (la trilogie Le Parrain, Apocalyspe Now). Elle est revenue ce mercredi dans les salles obscures avec The Bling Ring, inspiré d’un fait divers qui avait fait scandale aux Etats-Unis en 2008. Une bande d’adolescents représentants de la génération bling-bling s’était mise en tête de cambrioler les maisons des stars de la Cité des Anges. Tout le monde y passe: de Paris Hilton à Megan Fox en passant par Orlando Bloom ou encore Lindsay Lohan. Le butin? Pour plus de trois millions de dollars de sacs, chaussures, bijoux, accessoires et autres produits de fashion victime.

Présenté en ouverture de la section parallèle «Un certain regard» au dernier Festival de Cannes, le film n’avait pas enchanté la critique. Et on comprend pourquoi. Le luxe, le spleen, le vide, l’ennui, on retrouve les thèmes chers à miss Coppola. Des sujets cependant à peine développés dans son métrage. Si la mise en scène est soignée, l’histoire, elle, sonne creux. La vacuité du scénario n’a d’égal que la superficialité de ses protagonistes fascinés par la vie des people, l’opulence, le faste et les marques. Bref, par le superflu! La réalisatrice se contente de suivre ces jeunes larrons accros à Facebook et ses «self-shot pictures» sans donner de la matière au récit. Aucun point de vue, aucune analyse, aucun détachement, pas même un regard sur cet esprit matérialiste qui gouverne la vie des ados de nos jours ou ne serait-ce qu’un semblant de critique sur ces errances futiles. On aurait apprécié un approfondissement sur la dictature du paraître mais non. The Bling Ring tourne définitivement à vide.

Pis, il y a tellement peu de matière, que Sofia Coppola répète inlassablement les mêmes scènes de vols par effraction. Son métrage tourne en rond. Un cambriolage, deux cambriolages, trois cambriolages… et le spectateur de se dire «C’est bon, Sofia, on a compris. Passe à autre chose par pitié». Et quand elle se décide enfin à «passer à autre chose», voilà-t-il pas que le spectateur tombe sur l’épilogue du film. Cela nous fait une belle jambe! Une fin qui laisse de marbre.

A l’actif de son cinquième long-métrage, il convient tout de même de signaler la chrysalide d’Hermione Granger de la saga Harry Potter. Emma Watson opère un véritable virage dans sa jeune carrière, casse son image de gentille petite fille sage et s’offre un rôle à contre-emploi de «California Gurls» frivole avec l’accent ad hoc s’il vous plait. Une métamorphose convaincante qui devrait intéresser davantage de producteurs à l’avenir. A noter également, le rôle hilarant de Leslie Mann, les caméos sympas de Kirsten Dunst et de Paris Hilton, laquelle a même prêté sa maison pour les besoins du tournage. Enfin, une excellente bande originale pop permet de tenir le coup pendant une heure trente. The Bling Ring est décidément à l’image de ses personnages: chic et  toc, clinquant mais vide.

Note: ★★
Critique: Professeur Grant

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