World War Z



Un jour comme les autres, Gerry Lane et sa famille se retrouvent coincés dans un embouteillage monstre sur leur trajet quotidien. Ancien enquêteur des Nations Unies, Lane comprend immédiatement que la situation est inhabituelle. Tandis que les hélicoptères de la police sillonnent le ciel et que les motards quadrillent les rues, la ville bascule dans le chaos... 

Les gens s’en prennent violemment les uns aux autres et un virus mortel semble se propager. Les êtres les plus pacifiques deviennent de redoutables ennemis. Or, les origines du fléau demeurent inconnues et le nombre de personnes infectées s’accroît tous les jours de manière exponentielle : on parle désormais de pandémie. Lorsque des hordes d’humains contaminés écrasent les armées de la planète et renversent les gouvernements les uns après les autres, Lane n’a d’autre choix que de reprendre du service pour protéger sa famille : il s’engage alors dans une quête effrénée à travers le monde pour identifier l’origine de cette menace et trouver un moyen d’enrayer sa propagation…






Avec le battage médiatique assommant qui entoure le film, impossible de ne pas passer à côté. Conçu pour devenir une trilogie, World War Z est donc le premier volet à sortir dans les salles obscures. Son atout? Son efficacité.

Contre toute attente, WWZ est plutôt enthousiasmant. Le réalisateur Marc Forster, à qui l’on doit l’inconnu mais très bon Stranger Than Fiction et le connu mais très mauvais Quantum Of Solace, a le chic pour emballer des scènes d’apocalypses percutantes (l’introduction immersive à Philadelphie ou encore le «bad trip» à Jérusalem). Il relève également avec brio des séquences difficiles comme celle dans l’avion. Un must! Seulement, ne vous attendez pas à avoir la frousse, le métrage joue clairement la carte du film d’action et non celui de l’effroi ou de la tension.

Ce blockbuster n’ambitionne rien d’autre que le divertissement facile avec son histoire linéaire et son scénario maigrelet. Pas de rebondissements, certes, mais pas de perte de cadence non plus avec son rythme frénétique qui ne mollit jamais. Savamment agencées, les scènes tiennent en haleine et se suivent avec une fluidité sans heurt. Une qualité mais aussi un défaut. Car pour les surprises, il faudra repasser.

Cette superproduction s’adresse clairement au grand public. Il n’y a pas une goutte d’hémoglobine qui vient tacher la pellicule de pourpre. Même le gore manque à l’appel. La production ne veut pas choquer et a donc édulcoré le récit. Un comble pour un long-métrage qui entre de plein pied dans la branche «zombie movie» du registre fantastique. Un parti pris tout public inapproprié au genre. Bref, une pudibonderie excessive qui rend le métrage un peu trop propret à notre goût. Quant à une éventuelle touche d’humour, caractéristique inhérente au genre, là-aussi, il nous est demandé d’aller voir chez les Grecs.

Les morts-vivants sont clairement à la mode (Warm Bodies tout récemment) et WWZ a le gros défaut de passer après tout le monde. Il ne propose strictement rien de neuf aux spectateurs. Ici, nous sommes aux antipodes des œuvres aux allures fauchées jouant la carte de l’hyperréalisme comme les films de Romero ou encore Dawn of the dead, 28 days/weeks later voire la série The Walking Dead. Le budget est colossal et les producteurs, dans un extrême élan de générosité, se sont sentis obligés de le montrer à l’écran. 

Alors, oui c’est bien fait, oui c’est clinquant, mais non ça ne procure aucune sensation si ce n’est le plaisir coupable - un rien bourrin - de voir des zombies abattus. World War Z est en définitive une relecture mainstream qui ne transcende pas le genre ni ne le révolutionne mais qui s’apprécie sans trop de difficulté.

Note:
Critique: Professeur Grant

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