Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?
Claude et Marie Verneuil, issus de la grande bourgeoisie catholique provinciale sont des parents plutôt "vieille France". Mais ils se sont toujours obligés à faire preuve d'ouverture d'esprit...Les pilules furent cependant bien difficiles à avaler quand leur première fille épousa un musulman, leur seconde un juif et leur troisième un chinois.
Leurs espoirs de voir enfin l'une d'elles se marier à l'église se cristallisent donc sur la cadette, qui, alléluia, vient de rencontrer un bon catholique.
Une comédie vraiment drôle, ça ne court pas les salles obscures. Du coup, quand on en tient une, il s’agit de ne pas la louper. Notre conseil: ne manquer pas «Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu?», réalisé par Philippe de Chauveron, le même hurluberlu à qui l’on doit étrangement les mauvaises adaptations de la bande dessinée «L’élève Ducobu». Vu à sa sortie vers la mi-avril, il ne faisait déjà aucun doute sur son futur triomphe au box-office. Aujourd'hui, le long-métrage fait florès et file vers les dix millions d'entrées en France. Un succès qui redonne le sourire à l’ensemble de la filière du cinéma hexagonal.
Le pitch est simple mais diablement efficace: un couple catho de bobos plutôt «vieille France» a déjà du mal à avaler la pilule lorsqu’il assiste aux mariages successifs de ses trois filles: la première épouse un musulman, la deuxième un juif, la troisième un Chinois. Mais lorsque la cadette annonce à ses parents qu’elle compte se marier à l’Eglise avec un bon catholique, tous les soucis s’effacent. Alléluia? Pas vraiment. La dernière s’est entichée... d’un Noir!
Ici, tout le monde en prend pour son grade. Aucune appartenance idéologique ou religieuse n’est épargnée. Et on s’en délecte. La force du récit est justement de jouer sans détour et sans scrupules avec les clichés, les oppositions, les antagonismes et les situations conflictuelles. Les scénaristes s’amusent comme des petits fous à jongler avec les stéréotypes et les idées reçues pour mieux les railler et les retourner. Confrontation des cultures, choc des générations, le scénario brasse large avec un humour ravageur. En sus, le réalisateur trouve assez vite la bonne rythmique à donner à son film et ne laisse passer aucun temps mort.
Cerise sur le gâteau, les dialogues sont tout bonnement irrésistibles et plusieurs saillies font mouche. L’autre bonne surprise: le casting. Chacun est parfait dans son rôle. Les beaux-fils sont terriblement drôles - les vannes fusent entre eux - et Chantal Lauby se révèle encore une fois excellente après le succès de «La Cage Dorée» l’année passée. Et, pour ceux qui n’aiment pas quand Christian Clavier fait son Clavier, qu’ils se rassurent, le Bronzé joue plus subtilement qu’à l’accoutumée. Sa rencontre avec le père du «vrai bronzé» de l’histoire vaut particulièrement le détour. L’acteur français atteignant des sommets en pater familias complètement dépassé les événements.
Loin des pantalonnades poussives lâchées à la pelle dans les complexes cinématographiques, «Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu?» est une véritable comédie populaire dans le bon sens du terme où l’on rit de bon cœur. On est même prêt à passer outre l'une ou l'autre balourdise tant ce film est une petite pilule de bonne humeur à consommer sans modération. Jubilatoire!
Note: ★★★
Critique: Professeur Grant
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