Ex Machina

★★★

À 26 ans, Caleb est un des plus brillants codeurs que compte BlueBook, plus important moteur de recherche Internet au monde. À ce titre, il remporte un séjour d’une semaine dans la résidence du chef de l'entreprise qui l'emploie. Dans la demeure reculée, Caleb va devoir participer à une expérience troublante : interagir avec le représentant d’une nouvelle intelligence artificielle apparaissant sous les traits d’une femme robot prénommée Ava.

Écrit et réalisé par Alex Garland, le réalisateur signe avec 'Ex Machina' son tout premier long-métrage. Écrivain avant tout (il écrit 'The Beach' en 1996) Garland ne tarde pas à se faire un nom dans le cinéma en tant que scénariste ('28 Days Later', 'Sunshine', 'Never Let Me Go' ou encore 'Dredd').

Après 'The Imitation Game', Turing se rappelle à notre bon souvenir dans ce film à l'affiche automat.e.isée. Turing ? Vous avez dit Turing ? Souvenez-vous, le test sur la capacité d'une machine à présenter un comportement intelligent équivalent ou indissociable de celui d'un être humain.

Film philosophique dont le propos offre matière à réflexion (Peut-on créer simplement parce qu'on en a le pouvoir ? Où s'arrêtent les droits de géants tels que Google et Facebook ? ), 'Ex Machina' – il faut le reconnaître - est fort inspiré. La demeure n'est d'ailleurs pas sans rappeler la cave de Platon.

Au théâtre, « Deus Ex-machina » fait référence à une intervention d'un dieu, ou l'apparition d'un être surnaturel descendu sur scène au moyen d'une machine. Avec 'Ex Machina', Garland omet volontairement le « deus ». Le titre annonce ainsi d'emblée qu'il n'y aura pas d'intervention divine. L'homme doit affronter son destin tout seul. Nul question ici d'un dieu. Pas même Isaac Asimov et ses célèbres Trois Lois de la Robotique pour venir en aide aux héros. Caleb, personnage principal au nom biblique, vivra-t-il assez longtemps pour voir la « Terre Promise » ? On vous laisse la surprise.

Film empli de références cinématographiques ('Jurassic Park' : l'arrivée sur l'île en hélicoptère, la musique Williamesque en entrant, la mousse à raser Barbasol) culturelles (les masques grecques en référence aux tragédies grecques) et musicales (Bach, Schubert et même… Oliver Cheatham), 'Ex Machina' est loin du « court-circuit ».

Avec Domhnall Gleeson ('About Time', Bill Weasley dans 'Harry Potter'), Oscar Isaac ('Star Wars : The Force Awakens', 'A Most Violent Year', 'Inside Llewyn Davis', 'Drive', etc) et Alicia Vikander ('The Danish Girl', The Man From U.N.C.L.E.'), le directeur de casting du film n'a guère eu besoin de « backup » (comprenez renforts). Vikander nous offre une prestation d'une précision chirurgicale. Guidée par le réalisateur, elle est LA star du film.

Faisant place à une SF intelligente, 'Ex Machina' surprend et impressionne. Tendu, cérébral et mystérieux, le film porte un regard satirique sur les avancées technologiques tout en évitant la panne. Pari réussi donc pour un film qui attise notre curiosité de bout en bout et parvient à maintenir la tension.

Goupil

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