Personal Shopper

La jeune américaine Maureen (Kristen Stewart) travaille de jour à Paris comme "personal shopper" pour une célébrité exigeante. Elle passe ses nuits à rechercher un signe envoyé par son frère jumeau défunt, Lewis. Maureen et Lewis ont conclu un pacte, juste avant le décès de ce dernier, pour explorer ensemble les frontières de la mortalité. Lorsque Maureen commence à recevoir de mystérieux messages, elle est convaincue que Lewis n'y est pas étranger.





Tourné principalement à Paris, 'Personal Shopper' est un film français dont l'ADN diffère singulièrement des autres productions de l'hexagone. Au fil de ses réalisations, Olivier Assayas a su se créer un univers unique. Pour 'Personal Shopper', il s'entoure de son équipe habituelle et s'adjoint les services de sa « personal actress », Kristen Stewart. Ce duo par le passé gagnant avec 'Sils Maria' émerveille-t-il toujours ?
Nul besoin de faire une séance de table tournante pour le savoir ! La réponse est oui !
Olivier Assayas, réussit une gageure et pas la moindre : filmer pendant près de deux heures (presque qu') un seul personnage et rendre l'ensemble captivant. Pour réussir cet exploit, il filme sa muse, l'actrice qui l'inspire le plus. Quelques interactions çà et là mises à part, le réalisateur n'a véritablement de « lentille » que pour la jeune comédienne de 26 ans. Kristen. Que de chemin parcouru depuis 'Panic Room' où elle jouait la fille de Jodie Foster. Détermination, anxiété, effroi, tristesse, nervosité, intérêt, lassitude, etc. : toutes ces émotions se sont données rendez-vous sur le visage angélique de Kristen Stewart. En un mot comme en cent, l'actrice subjugue ! Elle n'a pas fini de nous épater.
Le réalisateur lui voue un culte et cela donne par ailleurs lieu à un grand moment de cinéma. Près de deux heures sans aucun temps mort.
Non content d'être cinéaste, Assayas joue aussi au scénariste. Il compose un scénario bien ficelé qui, avec ses séances de spiritisme, parvient sans trop de mal à distraire le spectateur. Distraire afin de rendre le dénouement peu prévisible. Deuil, train-train, quête de sens, épanouissement; à ces thèmes vient s'ajouter la croyance en une vie après la mort. Le drame bascule compendieusement dans l'épouvante avant de regagner les rails du genre. La musique, poignante, joue avec nos nerfs.
Existe-t-il une vie après la mort ? Le réalisateur ne se prononce pas et prend bien soin de laisser planer le doute.

'Personal Shopper' accorde une belle place aux femmes (tout comme 'Sils Maria'). Assayas signe une belle leçon de cinéma qui nous fait espérer une troisième collaboration avec Kristen Stewart. Après la projection, le prix de meilleur réalisateur décerné à l'occasion du dernier festival de Cannes apparaît comme mérité.

Note :
Critique : Goupil

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