The BFG


Le Bon Gros Géant ne ressemble pas du tout aux autres habitants du Pays des Géants. Il mesure plus de 7 mètres de haut et possède de grandes oreilles et un odorat très fin. Il n’est pas très malin mais tout à fait adorable, et assez secret. Les géants comme le Buveur de sang et l’Avaleur de chair fraîche, sont deux fois plus grands que lui et aux moins deux fois plus effrayants, et en plus, ils mangent les humains. Le BGG, lui, préfère les schnockombres et la frambouille. À son arrivée au Pays des Géants, la petite Sophie, une enfant précoce de 10 ans qui habite Londres, a d’abord peur de ce mystérieux géant qui l’a emmenée dans sa grotte, mais elle va vite se rendre compte qu’il est très gentil. Comme elle n’a encore jamais vu de géant, elle a beaucoup de questions à lui poser. Le BGG emmène alors Sophie au Pays des Rêves, où il recueille les rêves et les envoie aux enfants. Il va tout apprendre à Sophie sur la magie et le mystère des rêves…

Avant leur rencontre, le BGG et Sophie avaient toujours été livrés à eux-mêmes, chacun dans son monde. C’est pourquoi leur affection l’un pour l’autre ne fait que grandir. Mais la présence de la petite fille au Pays des Géants attire bientôt l’attention des autres géants…



Sophie et le BGG quittent bientôt le Pays des Géants pour aller à Londres voir La Reine et l’avertir du danger que représentent les géants. Mais il leur faut d’abord convaincre la souveraine et sa domestique, Mary que les géants existent bel et bien ! Tous ensemble, ils vont mettre au point un plan pour se débarrasser des méchants géants une bonne fois pour toutes…






Qu’ont en commun Danny DeVito, Henry Selick, Tim Burton, Wes Anderson et Steven Spielberg ? Non ? Vous donnez votre langue au chat ? Réponse : ils ont tous puisé dans le répertoire du nouvelliste gallois Roald Dahl, spécialiste de la littérature enfantine. Respectivement pour Matilda, James And The Giant Peach, Charlie And The Chocolate Factory, Fantastic Mr. Fox et, le conte familial qui nous intéresse aujourd’hui, The BFG. Entendez : The Big Friendly Giant, soit le Bon Gros Géant en français.
Ainsi, après deux drames historiques réussis (Lincoln et Bridge of Spies), Tonton Spielby renoue avec la veine du merveilleux pour un long métrage en forme d’autoportrait (le bon gros géant du titre, c’est lui) à mettre devant toutes les pupilles. Ou presque… Car les cinéphiles adorateurs du cinéma de l’Américain risquent d’être désappointés. Si le divertissement fonctionne nonobstant quelques gros problèmes de rythme, on ne peut pas vraiment dire que cette superproduction soit la plus maîtrisée du cinéaste tant les défauts abondent.
Si jusqu’à présent le réalisateur avait su résister aux sirènes hollywoodiennes du tout-numérique, cette fois-ci, il s’est lâché. Plus aucun filtre, plus aucune modération. Effets spéciaux en veux-tu en voilà histoire de nous en mettre plein les mirettes. Seulement, force est de constater que la magie voulue accouche in fine d’une esthétique criarde, douteuse et, écrivons-le tout net, hideuse.
Si certaines scènes émerveillent (la séquence féerique de l’arbre à rêves nous laisse les yeux écarquillés d’émerveillements), les trois-quarts du temps la pellicule harcèle la rétine par sa hideur. Ce salmigondis de CGI bas de gamme usiné chez Weta Digital (les trilogies The Lord Of The Rings et The Hobbit tout de même) est indigne de la filmographie du cinéaste qui semble avoir totalement bâclé son grand spectacle estival.
Les inconditionnels du metteur en scène remarqueront son désintérêt total dans ce projet, comme si ce dernier avait été tenu de remplir un contrat ou de faire plaisir à quelqu’un. Certes, notre homme a fait bonne figure à Cannes et durant sa tournée promotionnelle afin de sauver les apparences mais, qu’on se le dise, le résultat n’est franchement pas à la hauteur des attentes. Aurait-il déserté la salle de montage en post-production ? Comment a-t-il pu valider une imagerie aussi laide ?
Heureusement, « The BFG » est sauvé du naufrage grâce à des comédiens de bonne composition (Mark Rylance en géant est parfait même s’il n’arrive pas à nous faire regretter Robin Williams, premier détenteur du rôle, tandis que la jeune Ruby Barnhill semble taillée pour le rôle avec ses simagrées juvéniles) et à l’une ou l’autre séquence réussie comme celle à Buckingham qui, même si elle semble complètement dénoter avec le reste du film, reste l’un des moments qui fonctionnent le mieux dans cette fable fantastique. Fou-rire incoercible garanti: Elisabeth II qui vesse, c’est priceless !
De l’humour, donc, notamment grâce aux délicieuses pérégrinations linguistiques de Roald Dahl, de la tendresse aussi, mais sans mièvrerie, de la poésie et finalement très peu d’émotion malgré un scénario paraphé de la plume de feue Melissa Mathison, auteure du chef-d’oeuvresque « E.T. ». Ici, la scénariste a eu la main un peu lourde. Les effets sont beaucoup trop appuyés que pour être sincères. Son récit n’arrive jamais à prendre son envol, pis, il piétine par instant. Il manque un brin de fantaisie, de tension ainsi qu’une louche de suspense pour dynamiter ce film un peu mou du genou qui peine également à tenir la distance.
Ne faisons pas la fine bouche, si un Spielberg mineur reste une bonne sortie cinéma (c’est un conteur d’histoire hors pair), on ne peut s’empêcher de se dire que le sexagénaire a un peu perdu de sa superbe en signant ce qui reste l’un de ses moins bons métrages et surtout l’une des pires adaptations de Roald Dahl. Pas si « exqui-déli-savouricieux » que ça finalement !


Note:
Critique: Professeur Grant

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