Pirates of the Caribbean: Dead Men Tell No Tales



Jack Sparrow et ses compagnons se lancent dans la quête du Trident de Poséidon, sur lequel le Capitaine Teague détient des informations précieuses. Cet artefact légendaire, qui donne tous les pouvoirs sur les océans, est leur seul moyen d'échapper aux fantômes du redoutable Capitaine Salazar, échappés du Triangle des Bermudes pour éliminer tous les pirates des océans.





Une saga à la dérive

On la pensait au fin fond du trou, à l’agonie, incapable de se relever. Et pourtant, voilà qu’elle nous revient accompagnée d’un budget mirobolant. La franchise « Pirates of the Caribbean » fait son come-back dans les cinémas après le pitoyable quatrième volet sur « La Fontaine de Jouvence ». Si on se souvient de la sympathique Penélope Cruz, on se remémore également la présence de l’autre cruche Àstrid Bergès-Frisbey en nymphe… La (faute de) goût(te) de trop. D’ailleurs, les critiques ne s’y sont pas trompés en terrassant de leur plume cette épave cinématographique à la dérive. Même Disney ne s’en est pas remis.

Annoncé, puis annulé, ensuite reconsidéré, par après reporté, et finalement, suite à maintes réécritures, tourné - il y a deux ans (!) -, ce cinquième épisode a vécu une gestation douloureuse. C’est qu’il fallait redorer le blason des écumeurs de mer et faire oublier la déconvenue artistique de Rob Marshall (Chicago) et, dans une moindre mesure, le troisième épisode - qui prenait déjà bien l’eau - signé Gore Verbinski (Rango). Bref, remettre la saga à flot. Pour ce faire, le légendaire producteur Jerry Bruckheimer, fainéant comme pas possible, ne se triture pas trop les méninges. Son but : se calquer sur le discutable premier numéro, produit d’appel de 2003 pour ameuter les spectateurs dans les parcs à thèmes de la maison de Mickey.

Un ersatz à la recette éprouvée

Voilà pourquoi vous aurez un petit goût de déjà vu au sortir de la projection. Du coup, pour les scénaristes, la recette, particulièrement éprouvée, est simplissime : prenez l’opus originel comme base aromatique, ajoutez-y un nouveau méchant fantôme parce que ça en jette, faites chauffer avec un nouveau couple de jeunes tourtereaux afin de plaire aux ados boutonneux d’aujourd’hui, saupoudrez l’affaire avec des effets spéciaux qui en mettent plein les mirettes et mélangez le tout avec une histoire bigger than life comme il se doit. Tadaaam ! Et voilà le résultat : un ersatz industriel fondu dans le moule ; un produit comestible mais pas franchement original, calibré pour plaire à toutes les papilles. A quoi bon se casser le c… séant, finalement ? Les spectateurs, « de 7 à 77 ans » comme l’affirme la formule consacrée, se laisseront de toute façon embarquer dans les salles obscures grâce à une campagne promotionnelle rondement menée.

En coulisses, le divertissement familial est assuré par le duo de réalisateurs norvégiens Joachim Rønning et Espen Sandberg, lequel s’était fait remarqué en 2013 avec l’odyssée « Kon-Tiki », très beau métrage sorti subrepticement dans nos contrées. S’il ne laissera pas une empreinte singulière sur le film, le tandem ne se fait pas écraser par l’ampleur de la superproduction. Leur mise en scène est efficace à défaut d’être inspirée, à l’image des nombreuses scènes de bravoure qui parsèment le métrage. Car, il faut bien le reconnaître, là où certains blockbusters sont chiches en sensations fortes, celui-ci s’avère plutôt généreux. On retiendra même l’une ou l’autre séquence particulièrement jouissive comme celle de la guillotine ou encore celle du cambriolage de la banque. Fun.

Un roller coaster à couper le souffle

Le tout est habillé par des effets numériques bluffants, à la pointe de la technologie. Outre l’action, ces derniers servent admirablement bien les personnages fantômes, merveilles de character design. On en veut pour preuve les CGI’s utilisés pour donner vie à la chevelure en lévitation du méchant Salazar, interprété par le truculent Javier Bardem, comme d’habitude extraordinaire dans le costume du bad guy de service (remember « Skyfall » ou encore « No Country For Old Man »). Le reste de la distribution fait son possible pour exister face aux facéties du cabotin Johnny Depp, plus caricatural que jamais ; ce dernier en devient presque grotesque et cela dessert lourdement le film. On notera encore la présence de l’impeccable Geoffrey Rush et le retour d’un certain Orlando Bloom.

Nonobstant certaines longueurs, conséquences d’un scénario qui, à l’image de la franchise, tourne en rond, ce « Dead Men Tell No Tales » est sacrément bien gréé ; il remplit parfaitement son cahier des charges et tient toutes ses promesses en tant que grand huit à couper le souffle. Efficace, mais sans surprise.

Note :
Critique : Professeur Grant 

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