Tueurs
Alors que Frank Valken réalise un casse fabuleux, un commando de tueurs entre en action et exécute tous les témoins. On relève parmi les cadavres celui de la magistrate qui enquête sur l’affaire des Tireurs fous. Trente ans plus tard, ils semblent être de retour. Arrêté en flagrant délit et face à la pression médiatique, Frank n’a d’autre choix que de s’évader pour tenter de prouver son innocence.
Quand la réalité vient
rattraper la fiction. Alors que, ces dernières semaines, de nouveaux éléments
font surface dans l’affaire des « tueurs du Brabant », François
Troukens, truand repenti passé par la case prison, lance son premier
long-métrage dans les salles obscures, le mercredi 6 décembre prochain.
« Tueurs » fait directement référence à cette sombre histoire des
années quatre-vingt tout en prenant des libertés fictionnelles avec ce haut
fait du grand banditisme belge.
Le pitch de ce film noir
librement inspiré de la réalité ? Frank Valken (un impressionnant Olivier
Gourmet), braqueur de haut vol, vient de réaliser un dernier casse magistral
sans accroc. Du moins, c’est ce qu’il croit. Suspects idéals, ce dernier et sa
bande se retrouvent mêlés à une affaire criminelle vieille de trente ans. Les « tueurs
fous » semblent être de retour…
Pour donner vie à ses
personnages, le réalisateur s’entoure de la crème de la crème du cinéma belge.
Les amateurs de duels de comédiens feront d’ailleurs le parallèle entre le
tandem d’antagonistes Al Pacino / Robert De Niro du chef-d’œuvre
« Heat » de Michael Mann et notre duo belgo-belge Olivier Gourmet /
Bouli Lanners. Le premier dans la peau de l’ennemi public n°1, le second dans
le costume d’un commissaire revêche. Notons encore les interprétations impeccables
des Bruxelloises Lubna Azabal et Natacha Régnier.
Jeux de dupe,
manipulations, luttes de pouvoir, manœuvres politiciennes, on sent bien que le
metteur en scène a des choses à raconter sur un milieu qu’il connaît visiblement
bien. Dommage toutefois que ce dernier le fasse de manière aussi peu subtile.
Son scénario tisse des ficelles grosses comme des fourgons blindés et met en
place des personnages beaucoup trop caricaturaux. L’intrigue, cousue de fil
blanc, ne passionne pas plus que n’importe quel téléfilm policier du dimanche tandis
que la mise en scène, certes pêchue, ne révolutionne pas le polar.
Si on loue l’incursion du
cinéma belge francophone dans le cinéma de genre, il faut bien reconnaître que
nous avons encore du chemin à parcourir pour talonner les productions
flamandes, scandinaves et américaines. Si l’envie de bien faire se ressent sur
chaque plan de « Tueurs », les seules meilleures intentions n’ont
jamais fait de grands films.
Note : ★★
Critique : Professeur Grant
Commentaires
Enregistrer un commentaire