Taxi 5
Sylvain Marot, super flic parisien et pilote d’exception, est muté contre son gré à la Police Municipale de Marseille. L’ex-commissaire Gibert, devenu Maire de la ville et au plus bas dans les sondages, va alors lui confier la mission de stopper le redoutable « Gang des Italiens », qui écume des bijouteries à l’aide de puissantes Ferrari. Mais pour y parvenir, Marot n’aura pas d’autre choix que de collaborer avec le petit-neveu du célèbre Daniel, Eddy Maklouf, le pire chauffeur VTC de Marseille, mais le seul à pouvoir récupérer le légendaire TAXI blanc.
Impossible
n’est pas français
« Aleeeerte
généraaaaaale ! » Regardez qui déboule dans les salles obscures. On
la pensait morte et enterrée. Mais impossible n’est pas français comme disait
Napoléon. La franchise « Taxi », créée au mitan des années nonante par
Luc Besson, renaît de ses cendres tel le Phoenix. Exit le duo Samy Nacéri/Frédéric
Diefenthal, c’est au tour du tandem Franck Gastambide/Malik Bentalha de mordre
le bitume avec la célèbre Peugeot 407. Les codes et fondamentaux de la saga
vrombissante sont respectés (tôle froissée, dérapages incontrôlés, guerre des
gangs, Marseille pour toile de fond, punchlines
à gogo, le commissaire Gibert...) pour une comédie d’action dans la lignée des
autres épisodes. Enfin, ça, c’est ce que nous promettait la bande-annonce. Sauf
que…
Le
troisième épisode de trop
Las, le résultat laisse
pantois de déception. La comédie n’est pas drôle et l’action aussi
spectaculaire que « Oui-Oui et la voiture jaune ». Pour l’écrire sans
ambages, l’équipe de tournage n’a pas évité le crash annoncé. Une sortie de
route supplémentaire à ajouter au triste compteur d’Europacorp. Décidément, la
société de production du papa du « Grand Bleu » éprouve d’immenses
difficultés à sortir un long-métrage un tant soit peu qualitatif. Ce nouveau
volet déjà suranné ne dépasse pas la cinquième ; en réalité, il ne
franchit guère la première. Vannes ras du bitume, dialogues d’une pauvreté
abyssale, personnages terriblement creux aux réactions totalement débiles,
montage catastrophique, bande-son assourdissante, mise en scène sans
inspiration, direction d’acteur inexistante, « Taxi 5 » s’affiche donc
comme le troisième « épisode de trop »…
Ni
fast, ni furious
A quoi bon s’obstiner à
relancer une licence, qui au demeurant se plaît plutôt bien six pieds sous
terre, avec une ambition artistique proche du néant ? On s’ennuie
fermement devant ce nouvel opus sans adrénaline qui, à peine sorti dans les
salles obscures, se révèle déjà dépassé. En termes de réalisation, le métrage
se traîne misérablement et semble plus daté que le film original sorti il y a pile-poil
vingt ans. Un comble qui prouve bien les limites du sieur Gastambide dans le costume
du metteur en scène. Non content d’être devant la caméra et à l’écriture (si on
peut vraiment parler d’écriture…), notre Vin Diesel du pauvre se sent pousser
des ailes et truste la place de réal’. Mais n’est pas Gérard Pirès qui veut. Ni
fast, ni furious, nous ne sommes pas esbaudis pour un sou devant ce qui devait
être un divertissement façon grand spectacle mais qui ne dépasse finalement pas
le statut de pétard mouillé.
« C’est
vraiment la caca, la cata, c’est la… catastrophe »
Mais le plus consternant
reste sans doute l’humour scatologique offert par un Gastambide prêt à tout
pour atteindre les sommets… de la régression ultime. Force est de constater que
le kaïra est resté bloqué au stade anal. Morve, vomissure et autres matières
fécales sont autant d’ingrédients censés vous dérider. Des artifices peu ragoûtants
qui semblent jouer le rôle de cache-misère d’un scénario particulièrement poussif
et désespérément vide qui ne tient pas la route. C’est affligeant, ridicule,
vulgaire, grossier, trivial, puéril, gratuit… Comme disait Bernard Campan
dans « Les Trois frères » : « C’est vraiment la caca, la
cata, c’est la… catastrophe ! ». A peine sauve-t-on les apparitions
de Bernard Farcy et Ramzy Bédia ou encore les plans de la très belle cité
phocéenne et son mythique quartier du Panier. Et encore, cela paraît bien
maigrichon vu la bouillabaisse d’âneries qu’on doit subir durant cette très
longue heure quarante.
Très mal écrit (à six
mains gauches), très mal filmé (des bras cassés), très mal joué (des histrions
se prenant pour des comédiens), ne cherchez plus, on tient la première grosse
daube de 2018. Allez, au garage et fissa !
Note : O
Critique : Professeur Grant
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