Climax
Naître et mourir sont des expériences extraordinaires. Vivre est un plaisir fugitif.
Noé
& Narcisse
Et la bonne blague du
moment est signée Gaspar Noé avec son « Climax » de pacotille,
exercice de style sous LSD aussi habile dans sa réalisation que crétin dans son
récit. On le remarque très clairement, ce qui intéresse le cinéaste, c’est la
mise en scène. Il s’éclate dans les jeux et placements de caméra, souvent
redondants d’ailleurs, dans les plans-séquences interminables, dans les
chorégraphies maousses, dans la violence graphique et verbale, dans les
gimmicks tape-à-l’œil… Ok. C’est vrai, ça en met plein les mirettes. Le
bonhomme sait tenir une caméra - qu’il considère d’ailleurs comme un organisme
vivant - mais se regarde filmer tel Narcisse tombant amoureux de son reflet
dans l’eau. Cependant, dans le fond, qu’avons-nous pour nous sustenter ?
Rien. C’est vide. C’est vulgaire. C’est gratuit. C’est dérisoire. Et surtout très
prétentieux. A tel point qu’on ne peut s’empêcher de laisser s’échapper un sourire
narquois par moments tant le ridicule s’invite subrepticement dans certaines
séquences. Il vous sera difficile de ne pas être d’humeur goguenarde durant la
projection (les dialogues consternants). Rien que le synopsis vous prévient
déjà du niveau intellectuel de l’œuvre en question : « Naître et mourir
sont des expériences extraordinaires. Vivre est un plaisir fugitif ».
Super ! Et le caca, ça pue. Génial, on va aller loin. Nauséabond. Lamentable.
Very
Bad Trip
Choquer pour le plaisir
de choquer, ça n’a jamais abouti à quelque chose de transcendant à l’écran. Et
c’est dommage car le point de départ était plutôt prometteur : la descente
aux enfers d’une troupe de danseurs décérébrés suite à la consommation d’une
drogue hallucinatoire. Voilà le spectateur plongé dans un fameux bad trip. Au moyen d’une réalisation
immersive, viscérale et hypnotique, Gaspar Noé semble vouloir transcrire sur la
toile ses propres expériences de consommation illicite. Ce qui aurait pu
fonctionner dans un court-métrage, ne marche pas ici sur une durée d’une heure
trente-cinq. C’est longuet, lourd, répétitif et finalement futile voire
carrément inintéressant. Car si le réalisateur italo-argentin est un artiste de
l’image, il est un très mauvais scénariste. Un esthète sans propos. Un
formaliste virtuose aux efforts stériles. Peut-être que le quinquagénaire a des
choses à dire mais il ne parvient pas à les traduire à l’écran. Du coup, son
entreprise, d’une vacuité consternante, tourne à vide. Alors, oui, on peut
s’extasier devant le savoir-faire et la maestria de la mise en scène. Mais
lorsque celle-ci ne sert aucun fond, on trouve le temps long… mais long !
Noé nous avait déjà fait le coup avec un bien plus captivant et expérimental
« Enter The Void ».
A vous de voir… ou
pas !
Note : ★
Critique : Professeur Grant
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