Old Boys
★★★★
Dans un pensionnat anglais pour garçons, Amberson, un élève maladroit mais imaginatif, aide le beau héros de l’école à séduire, Agnes, la fille du professeur de français invité, bien qu’il en soit amoureux lui-même. Amberson aura-t-il le courage de lui avouer ses sentiments et d’affirmer qui il est vraiment ?
Le
latin est mort. Si hoc credis, erras. Nombreux sont les films
qui font usage de cette langue ancienne. Nous pensons évidemment aux
adaptations de l’œuvre de J. K. Rowling sur grand écran. Expecto
patronum, Wingardium Leviosa, Lumos, Accio, Finite Incantatem, et
tant d’autres ! Bien que « Harry Potter » semble
être une exception, certains réalisateurs font le pari de ponctuer
leurs films de citations latines. Wes Anderson en a presque fait une
trademark. C’est
aussi le cas de Toby MacDonald avec
« Old Boys ».
« Old
Boys », c’est avant tout une collaboration outre-Manche. Le
réalisateur anglais s’est en effet adjoint les services de notre
compatriote Pauline Etienne (admirable
Amélie dans
« Tokyo Fiancée »).
Révélation
de la série « The End of the F***ing World » et
aperçu en jeune Alan Turing dans « The Imitation Game »,
Alex Lawther est
le pensionnaire d’un
internat réservé exclusivement
aux garçons. Réservé,
chétif et timoré, Amberson
subit sa scolarité plus qu’il n’en
jouit. L’arrivée d’Agnès
– la
fille du nouveau professeur de français sur le campus – va le voir
évoluer en une figure proche
de Cyrano ; sa
confiance en lui
ne lui permettant clairement
pas de déclarer sa flamme à
cette fille française.
C’est d’autant moins
évident
quand la devise du bahut est : Viriliter
Age (agir
avec virilité).
En
Anglais, ceux qu’on appelle Old Boys désignent
les anciens élèves
du primaire/secondaire. Au son des batteries militaires de
Cauldermount,
un curieux sport est joué : streamers (de
l’anglais stream :
ruisseau).,
un
sport aux règles farfelues qui aurait très bien pu
sortir de l’imaginaire de Roald Dahl. Puisque nous parlons de cet
auteur, impossible de ne pas relever les hommages au cinéma de Wes
Anderson. À commencer par le nom du héro : Amberson. Et puis,
il y a Nicholas Rowe, qui en 2019 ressemble plus au cinéaste à qui
l’on doit « Fantastic Mr Fox » qu’aux traits du jeune
Sherlock Holmes qu’il incarna jadis.
Avec
ses devises latines,
ses musiques instrumentales, son humour pince-sans-rire, son goût
prononcé pour la langue française, ses citations shakespeariennes,
« Old Boys » n’a rien à envier aux réalisations du
maître du genre (W.A.). Il y a même un petit côté Jean-Pierre
Jeunet qui n’est somme toute pas déplaisant.
En
regardant « Old Boys », une triple sensibilité est
perceptible : celle du personnage principal, de l’acteur
interprétant Amberson, et enfin de l’homme derrière la caméra.
« Old Boys » est une comédie ambitieuse qui traite du
harcèlement scolaire, du sens du dépassement, de la bravoure et du
sens du sacrifice, le tout sans rire du bout des dents !
Goupil (Relecture par Choupette)
Commentaires
Enregistrer un commentaire