Dolor y gloria
“Dolor
y gloria” raconte une série de retrouvailles après plusieurs
décennies, certaines en chair et en os, d'autres par le souvenir,
dans la vie d'un réalisateur en souffrance. Premiers amours, les
suivants, la mère, la mort, des acteurs avec qui il a travaillé,
les années 60, les années 80 et le présent. L'impossibilité de
séparer création et vie privée. Et le vide, l'insondable vide face
à l'incapacité de continuer à tourner.
“Julieta”
(2016), “El piel que habito” (2011), “Volver” (2006), “Habla
con ela” (2002), “Todo sobre mi madre” (1999), “Atame!”
(1990). La filmographie de Pedro Almodóvar force le respect. En fil
des décennies, le cinéaste a su construire une oeuvre
reconnaissable parmi mille. Il revient cette année avec un film
bénéficiant d’une réalisation minutieuse et d’un cadrage fort
soigné.
Il
faut remonter à 2011 pour tomber sur un film convenable dans la
filmographie d’Antonio Banderas. Entre deux, l’ex-Zorro et
presque sexagenaire collectionne les déconvenues. Seuls “33” et
“Ruby Sparks” valent le détour. C’est peut-être ce qui a
poussé Antonio à revenir tourner en Espagne. Peut-être que seul
Almodóvar avait la sensibilité nécessaire pour mettre en valeur
l’acteur de 58 ans. Peut-être est-il le seul à voir en lui autre
chose qu’un héros masqué prêt à exécuter la moindre cabriole.
Tiendrait-il avec “Dolor y gloria” son meilleur rôle ? C’est
notre humble avis ainsi que celui du jury Cannois. Que dire de la
gracieuse et talentueuse Penélope Cruz dans un rôle attendrissant
qui lui va à merveilles ? Asier Etxeandia - qui gagne à être connu
- joue l’acteur has
been
comme
personne.
Tonalement
proche de “Volver”, “Dolor y gloria” est un film d’Almodóvar
à propos d’Almodóvar. Banderas joue d’ailleurs l'alter ego du
réalisateur. Le film illustre à quel point un acte de création
peut se transformer en exercice cathartique et ainsi mener à la
guérison. Le cinéaste dévoile une vision colorée de la vie
urbaine. Les plans de Madrid sont sublimés par l'émouvante BO
d’Alberto Iglesias.
Faisant
preuve d'une virtuosité technique (le cadrage de l’ensemble et cet
époustouflant plan final) et d'une sensibilité difficilement
égalable, le vieux tandem Banderas/Almodóvar renoue avec le succès
! Le cinéaste espagnol donne à Antonio Banderas un de ses plus
beaux rôles et veille à cimenter l’empreinte de son compadre
ainsi
que la sienne dans la pellicule ibérique. Du grand Almodóvar!
Note: ★★★★
Critique : Goupil
Note: ★★★★
Critique : Goupil
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