The Lion King
Au fond de la savane africaine, tous les animaux célèbrent la naissance de Simba, leur futur roi. Les mois passent. Simba idolâtre son père, le roi Mufasa, qui prend à cœur de lui faire comprendre les enjeux de sa royale destinée. Mais tout le monde ne semble pas de cet avis. Scar, le frère de Mufasa, l'ancien héritier du trône, a ses propres plans. La bataille pour la prise de contrôle de la Terre des Lions est ravagée par la trahison, la tragédie et le drame, ce qui finit par entraîner l'exil de Simba. Avec l'aide de deux nouveaux amis, Timon et Pumbaa, le jeune lion va devoir trouver comment grandir et reprendre ce qui lui revient de droit…
Naaaaaaants
Ingonyaaaaaaaaaaaaama Bagithi Babaaa!!! L'aube, le ciel teinté d’orange, une
plaine aride. Et Elton qui s’époumone. Oui, on confirme, « Le Roi Lion » est de
retour. Comme promis, donc, Disney nous refourgue sa troisième adaptation
superfétatoire de l'année d’un de ses Classiques après « Dumbo » et « Aladdin
».
L’histoire
? Pas besoin de vous la conter, car elle ne change pas d’un iota. D’ailleurs,
écrivons-le d’emblée, ce métrage n’a aucune autre ambition que celle de
retranscrire fidèlement le film d’animation de 1994. C’est qu’il est difficile
de faire mieux qu’un chef-d’œuvre absolu.
Jon
Favreau, déjà aux commandes d’un « The Jungle Book » de très bonne facture, ne
s’est pas posé trente-six questions et s’est encore moins encombré de questions
déontologiques ou éthiques. Il n’y a aucun changement par rapport à l’œuvre
originale, ou presque. Pis, le réalisateur reprend plan par plan les mêmes
séquences.
Ainsi,
on peut difficilement parler d’œuvre artistique tant la mise en scène
s’apparente davantage à un plagiat de ce que proposait le tandem Roger
Allers/Rob Minkoff dans les années nonante que d’une relecture soumise à un
nouveau point de vue créatif.
Du
coup, ne cherchez pas l’originalité dans cette production mercantile qui ne
sert qu’un seul et unique but : capitaliser sur un titre mondialement connu. Dès
lors, il y a finalement très peu de choses intéressantes à écrire sur cette
version animée à 100% en images de synthèse, au même titre qu’un « Toy Story »
(on ne parle donc pas de « live action movie » contrairement à ce qu’on peut
lire çà et là).
Mais,
du coup, cela pose une question : si « Le Roi Lion » était un chef-d’œuvre
instantané, cette retranscription actuelle l’est-elle aussi ? Non, car elle ne
possède pas l’aura de l’original, soit la puissance créatrice qui faisait du
dessin animé une œuvre singulière, à part entière, unique en son genre,
inaccessible.
Et
puis, parce que les effets spéciaux, aussi époustouflants soient-ils, gardent
un côté froid qui empêche les émotions de jaillir. Ainsi, la production a beau
avoir réalisé un travail impressionnant sur le photoréalisme, elle s’est
heurtée à un mur : à trop chercher le réalisme, l’équipe a oublié que des
animaux trop fidèlement redessinés ne peuvent transmettre correctement des
expressions humaines.
Ce
que le dessin animé, lui, réussissait avec brio grâce à l’anthropomorphisme.
Dans le même ordre d’idées, les séquences de comédie musicale ne fonctionnent
pas aussi bien que dans le film de 94. On suit donc les aventures de Simba sans
trop s’identifier, en faisant davantage attention aux qualités visuelles du
métrage. Visuelles mais pas que. Vos esgourdes apprécieront également le déplacement
dans la salle obscure.
Car
il faut bien avouer que la partition est sublimissime. C'est qu’il y a du beau
monde dans le studio d'enregistrement : Hans Zimmer, Beyoncé, David Glover,
Pharrell Williams ainsi que le duo oscarisé Tim Rice & Elton John. La paire
revient d’ailleurs avec une nouvelle chanson présentée dans le générique.
Et
toujours au rayon sonore, notons encore l’excellence du doublage dans la version
originale. Si on prend plaisir à retrouver la voix de James Earl Jones dans la
peau de Mufasa (Jean Reno redonne de la voix en version française), on
retiendra surtout les performances vocales de Billy Eichner et Seth Rogen,
alias Timon & Pumba. D’ailleurs, le suricate et le phacochère volent la
vedette.
En
substance, la version 2019 est moins émouvante (la froideur des effets
numériques), moins drôle (l’effet de surprise n’y est plus) mais plus
époustouflante (les sfx). Efficace sans être original, que ce soit dans le
scénario ou dans la mise en scène, ce Roi Lion mérite le coup d’œil si vous
êtes atteint d’Alzheimer, si votre enfant ne connaît pas le dessin animé ou si
vous êtes un inconditionnel de la maison de Mickey.
Divertissant
? Oui. Nécessaire ? Non.
Note: ★★★
Note: ★★★
Critique: Professeur Grant
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