Meg 2: The Trench

 


Cet été, préparez-vous à une décharge d’adrénaline avec EN EAUX TRÈS TROUBLES ! Film d’action survolté, ce deuxième opus plus gigantesque encore que le blockbuster de 2018 plonge le spectateur dans des eaux toujours plus profondes, où grouillent de redoutables megalodons, et bien plus…

Partez à la découverte de régions inconnues avec Jason Statham et Jing Wu, à la tête d’une équipe de chercheurs partie explorer les profondeurs de l’océan. Leur périple tourne à la catastrophe lorsqu’une opération d’extraction minière illégale met en péril leur mission – et leur vie. Confrontés à d’immenses megalodons et à des bandits sans pitié, nos héros doivent échapper aux terribles prédateurs en gardant toujours un temps d’avance sur eux dans une terrifiante course contre la montre. Vous vivrez l’expérience cinématographique la plus mordante de l’année avec EN EAUX TRÈS TROUBLES, où seules les profondeurs de l’océan se mesurent à l’ampleur du spectacle !



Sharkploitation : bis repetita ne placent pas toujours

Le cinéma aime les requins. Deep Blue Sea, The Shallows, 47 Meters Down, Open Water, Bait, mais aussi Shark Attack ou encore Sharknado. Depuis Jaws de Steven Spielberg, plusieurs réalisateurs se sont frottés au film de squale… avec des fortunes diverses. De notre côté, on a un petit faible pour le blockbuster de Renny Harlin, pur plaisir coupable régressif. D’ailleurs, on ne s’est toujours pas remis du destin funeste de Samuel L. Jackson. Et on reconnaît volontiers l’efficacité de la tentative de Jaume Collet-Serra avec Blake Lively réfugiée sur un rocher. Ces séries B, voire Z pour certaines, ont quasiment toutes été déclinées en sagas avec des suites exclusivement destinées au marché vidéo et VOD. Et il en va de même pour la superproduction sino-américaine The Meg, sorti de l’eau en 2018, qui, elle, voit sa sequel débarquée dans les salles obscures cet été. Pour rappel, Jason Statham relançait sa carrière en pourchassant un mégalodon particulièrement vénère. Rien que ça !

Du sang, des boyaux, de la rate et du cerveau. Ou pas !

Si le récit est d’une bêtise sans nom, l’original assume totalement son statut de nanar de luxe  décérébré (budget confortable de 130 millions de dollars au bas mot) en donnant au spectateur ce qu’il est venu chercher : un monster movie avec une grosse bébête préhistorique affamée. Son atout : son réalisateur, alias Jon Turteltaub, papa du cultissime Rasta Rockett, de l’excellente série Jericho et du diptyque Benjamin Gates. Grâce à une certaine maîtrise de l’action, du suspense, des éléments comiques et des effets spéciaux, ce dernier est parvenu, ô miracle, à créer du divertissement nonobstant un scénario débile et un cahier des charges contraignant qui dictait au cinéaste de concevoir une fiction PG-13. Lisez sans une goutte d’hémoglobine. Le fan hardcore de gore qui espérait du sang, des boyaux, de la rate et du cerveau a très vite calmé ses ardeurs. Mais d’un film qui filait droit dans le mur, le sexagénaire a pu toutefois en tirer une œuvre pas si désagréable à regarder.

Un boulet nommé Weathley

Malheureusement, « The Trench », ou « En eaux très troubles » en version française (l’équipe marketing s’est encore surpassée), s’affiche comme la preuve évidente qu’il faut absolument mettre un metteur en scène un minimum investi aux manettes pour sauver ce genre de crétinerie du naufrage absolu. Il apparaît très vite que Ben Weathley n’a rien compris au cinéma bis. Pour ce film de commande, le boulet assure le minimum syndical et fait montre de toute son incompétence pour diriger une superproduction qui a besoin d’une mise en scène forte et inventive pour camoufler son récit absurde. Que ce soit la réalisation inexistante ou le montage approximatif, le résultat est catastrophique. Le Britannique ne maîtrise rien : effets de surprise, gestion des espaces, échelles de grandeur, scènes de dialogues, art de la suggestion et montée de la peur… Rien. L’encéphalogramme plat ! Une belle erreur de casting qui empêche le film de s’élever un minimum de sa stupidité abyssale.

Un pétard mouillé qui touche le fond de l’abîme

Fidèle au précepte du cinéma d’exploitation qui veut que toute bonne suite se doit de verser dans la surenchère, le pitch de ce deuxième volet affichait de belle promesses : exploration des fonds marins, pas un mais trois megs et une pieuvre géante relâchés à la surface du globe et toujours ce bon vieux Jason, plus increvable que jamais, prêt à distribuer des coups de tatane et à dégoupiller des grenades tout en jouant les équilibristes sur son jet-ski (!). Malgré les belles possibilités qui lui sont offertes, le tâcheron échoue lamentablement à donner une dimension spectaculaire à l’ensemble et à livrer des sensations fortes aux spectateurs, loin d’être troublés par ces « Eaux très troubles ». Tout ce que Weathley parvient à faire, in fine, c’est noyer son métrage indigent, fadasse et beaucoup trop timide dans un océan de médiocrité sans fond. En l’absence de stars et au regard des sommes astronomiques dépensées, on se demande vraiment où la production a claqué tout son budget.

Note : 
Critique : Professeur Grant


BONUS - Critique du format ScreenX : rien à voir !

Plusieurs formats ont accompagné la sortie de « Meg 2 : The Trench » : 2D, 3D, 4DX, Imax… Nous, on a opté pour une expérience encore inédite : le ScreenX, lancé en 2020 au Kinepolis d’Anvers (ex-Metropolis). Késako ? En substance, quatre projecteurs installés de part et d'autre de la salle permettent à l'image de s'étendre sur des panneaux latéraux lors de certaines scènes. L’argument promotionnel : les cinéphages peuvent désormais profiter d’une vision panoramique et mater un long-métrage à 270 degrés. Devant et sur les côtés, en somme. « Vous êtes au cœur de l'action », dixit la société belge à l’étoile.

Verdict ? Mouai, pas très convaincant, tout ça ! Encore un gadget surfacturé (quatre euros vous seront demandés en supplément) à ranger dans le placard cinématographique où végète la pénible 4DX. Concrètement, le procédé n’intervient qu’à certains moments du film. La majorité du temps, l’audience regarde l’écran frontal, comme dans n’importe quel autre cinéma. Du coup, quand les projecteurs latéraux réagissent, ils ont tendance à divulgacher l’intrigue en tuant dans l’œuf tout effet de surprise. Pire, le procédé sort le tout-regardant de l’histoire, car la luminosité devient beaucoup trop importante. Résultat : on voit le public. C’est ballot pour une salle qui se veut… obscure !

Du coup, ce dispositif attractionnel, qui a plutôt sa place au Futuroscope, ne renforce pas du tout l’immersion fictionnelle. Au contraire, celui-ci nous fait nous rendre compte de notre condition de spectateur soumis aux aléas d’une technologie extra-diégétique. Comme la 4DX, le ScreenX nous rappelle notre propre corps par le biais de la sollicitation accrue de nos sens. Ce qui est l’effet inverse de « l’oubli de soi » escompté. La projection imaginaire dans les péripéties qui nous sont contées devient impossible, car ce procédé beaucoup trop visible et contraignant nous impose de le considérer comme un gimmick artificiel.

C’est pourquoi nous maintenons notre préférence pour l’Imax et son écran de 27,6 m x 19,3 m, seul format capable d’augmenter l’immersion tout en se faisant oublier.



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