Le Comte de Monte-Cristo
Victime d’un complot, le jeune Edmond Dantès est arrêté le jour de son mariage pour un crime qu’il n’a pas commis. Après quatorze ans de détention au château d’If, il parvient à s’évader. Devenu immensément riche, il revient sous l’identité du comte de Monte-Cristo pour se venger des trois hommes qui l’ont trahi.
Monte-Cristo de retour en salles
De grands noms de la scène, de la
télévision et du septième art ont interprété le Comte de Monte-Cristo
d’Alexandre Dumas. Lisez plutôt : Louis Jourdan, Jean Marais, Jacques
Weber, Gérard Depardieu ou encore Richard Chamberlain. Aujourd’hui, c’est
l’incontournable Pierre Niney, valeur sûre du cinéma hexagonal, qui endosse le
costume du héros déchu en quête de vengeance pour le compte du tandem Matthieu
Delaporte/Alexandre de la Patellière, auteurs du triomphal Le Prénom. Une adaptation qui devrait facilement éclipser, pour
ceux qui s’en rappellent, la dernière transposition vue dans les salles obscures.
Piqûre de rappel : c’était à l’orée des années 2000 avec Jim Caviezel dans
le rôle-titre et Kevin Reynolds (Waterword) derrière la caméra.
Le comte est bon
Ecrivons-le tout de go, le comte
est bon ! Le trentenaire se montre sensationnel en Edmond Dantès, protagoniste
torturé et plein de noirceur qui a fait sienne la loi du talion. A ses côtés,
on retrouve une distribution cinq étoiles. Lisez plutôt : Laurent Lafitte
(formidable dans les joutes verbales), Patrick Mille (perfide à souhait ; on adore le détester !), Bastien Bouillon, Anaïs Demoustier, Pierfrancesco Favino,
sans oublier la confirmation Anamaria Vartolomei et la révélation Vassili
Schneider, tous deux fascinants. Tous plus charismatiques les uns que les
autres livrent des prestations de très haut vol. Ils semblent s’être passé le
mot pour donner une vraie ampleur dramaturgique à cette relecture dépoussiérée
et modernisée de cette fameuse quête de justice connue de tous.
Souffle romanesque et sens du rythme
Au-delà du casting, c’est le
souffle romanesque et la dimension épique qui restent en mémoire, au sortir de
la projection. Il faut louer ici la qualité d’écriture de la paire Delaporte/de
la Patellière, qui est parvenue à condenser le feuilleton foisonnant de Dumas
en trois heures, tout en déjouant l’écueil du métrage trop long et lourdingue.
La fluidité du scénario et la maîtrise du montage, associées à une mise en
scène enlevée, apportent du dynamisme à l’ensemble et ont pour conséquence que
ces cent-quatre-vingts minutes ne se font jamais ressentir. Menée tambour
battant, cette fresque mélodramatique ne s’essouffle jamais. Même pas un petit
ventre mou qui viendrait perturber le visionnage. C’est suffisamment rare que
pour être signalé.
Un grand film populaire
Le plaisir est également visuel.
La direction artistique ambitieuse et élégante, les costumes soignés, les
décors naturels majestueux, toute la reconstitution tirée au cordeau, etc.
donnent une sensation d’épopée et procurent un vrai sentiment de spectacle
ample, populaire et généreux, chose rarement vue ces dernières années dans le
cinéma français. Avec Le Comte de
Monte-Cristo, le duo de réalisateurs a signé une superproduction
d’envergure haut de gamme qui n’a rien à envier aux grosses machines
hollywoodiennes. Un blockbuster made in
France qui nous rappelle au bon souvenir des grandes heures du film de cape
et d’épées, genre désuet qui semble revenir sur le devant de la scène après le
diptyque Les Trois Mousquetaires de 2023,
déjà avec Delaporte/de la Patellière à l’écriture.
Note : ★★★★
Critique : Professeur Grant
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