Prisoners


Dans la banlieue de Boston, deux fillettes de 6 ans, Anna et Joy, ont disparu. Le détective Loki privilégie la thèse du kidnapping suite au témoignage de Keller, le père d’Anna. Le suspect numéro 1 est rapidement arrêté mais est relâché quelques jours plus tard faute de preuve, entrainant la fureur de Keller. Aveuglé par sa douleur, le père dévasté se lance alors dans une course contre la montre pour retrouver les enfants disparus. De son côté, Loki essaie de trouver des indices pour arrêter le coupable avant que Keller ne commette l’irréparable… Les jours passent et les chances de retrouver les fillettes s’amenuisent…





Grand film! Ne tournons pas autour du pot, à l’instar du Mud de Jeff Nichols, Prisoners s’affiche d’emblée comme un poids lourd dans la course aux Oscars. Directeur d’acteur hors pair, le Québécois Denis Villeneuve (Incendies, c’est lui) s’offre un casting impressionnant où chaque comédien se livre à qui mieux mieux à une performance inoubliable. La crise de nerf entre Jake Gyllenhaal, inspecteur las plongé dans les méandres d’une affaire délicate, et Hugh Jackman, pater familias éploré et enragé par l’inertie de l’enquête sur la disparition de sa fille, restera à coup sûr dans les annales du septième art. Chacun pouvant prétendre à la statuette du meilleur acteur. Viola Davis, Terrence Howard et Maria Bello, tous trois enfermés dans une incommensurable affliction, s’affichent comme de farouches prétendants aux trophées récompensant les meilleurs seconds rôles.

La distribution est servie par un scénario implacable qui s’affranchit du pathos larmoyant, plaie de trop nombreux drames hollywoodiens. Le récit distille en outre des informations au compte-goutte faisant maintenir un suspense qui ne faiblit jamais. Le spectateur, l’estomac noué, est plongé dans une atmosphère lugubre qui l’étouffe tout en le maintenant agrippé à son fauteuil les 2 heures 30 durant. De mémoire, nous n’avions plus ressenti cette sensation depuis l’incontournable Mystic River de Clint Eastwood. Sous le vernis du polar, Prisoners est finalement moins un thriller démonstratif qu’un drame familial saisissant doublé d’une fine étude de caractère et sublimée par le savant travail d’orfèvre du chef opérateur Roger Deakins, le collaborateur attitré et de longue date des frères Coen (No Country Fod Old Men).

Note: ★★★★
Critique: Professeur Grant

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