The Monuments Men



La plus grande chasse au trésor du XXe siècle est une histoire vraie. MONUMENTS MEN est inspiré de ce qui s’est réellement passé.

En pleine Seconde Guerre mondiale, sept hommes qui sont tout sauf des soldats – des directeurs et des conservateurs de musées, des artistes, des architectes, et des historiens d’art – se jettent au cœur du conflit pour aller sauver des œuvres d’art volées par les nazis et les restituer à leurs propriétaires légitimes. Mais ces trésors sont cachés en plein territoire ennemi, et leurs chances de réussir sont infimes. Pour tenter d’empêcher la destruction de mille ans d’art et de culture, ces Monuments Men vont se lancer dans une incroyable course contre la montre, en risquant leur vie pour protéger et défendre les plus précieux trésors artistiques de l’humanité…






Une monumentale déconvenue! Voilà, c’est écrit. Un thème passionnant, un casting cinq étoiles et un budget considérable avec des dollars à foison ne font pas forcément un bon film, ni même un film à vrai dire. Preuve en est avec le fort convenu «The Monuments Men». Si le but de George Clooney, à la fois devant et derrière la caméra, de rendre hommage aux métrages de guerre des années 60 est louable, le traitement utilisé laisse carrément à désirer.


Le hic, c’est que le réalisateur ne trouve pas le ton adéquat ni le bon équilibre entre le film d’aventure et la comédie de potes. Le rendu final est bien trop artificiel que pour réellement intéresser. En outre, cela sonne souvent faux à l’image de la distribution. Le soldat Matt «Ryan» Damon croit, à tort, qu’il parle bien français. Un running gag assez drôle en fin de compte.

Mais à ses côtés, Cate Blanchett, elle, interprète une Française qui a du mal à s’exprimer dans la langue de Molière. L’actrice n’est pas une ‘Monuments Men’, non, elle est plutôt le fruit d’une monumentale erreur de casting – avec tout le respect que l’on a pour la comédienne tout juste oscarisée pour «Blue Jasmine». On ne comprend toujours pas pourquoi l’ex-docteur Ross de la série «Urgences» a pris une Australienne pour jouer… une Française. Wtf?

Qu’on se le dise, on frise le ratage complet. Basé sur une histoire vraie fascinante et pourtant méconnue du grand public, la nouvelle production de George Clooney n’est clairement pas à la hauteur. L’Américain passe complètement à côté de son sujet. Trop léger pour un thème qui méritait un traitement plus subtil, plus fin, plus pointilleux, «The Monuments Men» ne possède aucune crédibilité historique et du coup peine à susciter l’intérêt du cinéphile.

En sus, c’est filmé beaucoup trop sagement pour un film de guerre, le charmeur de ces dames se contentant d’avancer plan par plan. Comme l'a très justement écrit un collègue, le réalisateur nous flanque un monceau d’académisme lénifiant. Résultat: une réalisation amorphe, bancale, pas du tout inspirée. Autrement dit, c’est mou du genou!

Mais le véritable nœud du problème se situe au niveau du scénario. Un récit erratique voire - allons-y gaiement - catastrophique. Il n’y a pas vraiment de trame ou ne serait-ce qu’un semblant de ligne directrice. On a plutôt affaire à une suite de scènes laborieuses qui s’enchaînent sans trop de cohérence.

Apparemment résilié par les rushs, le monteur ne s’est même pas contenté d’essayer de fournir un métrage homogène. Aucun enjeu, pas de tension dramatique ni d'aventures trépidantes, bref, on nous sert un produit mollasson proche du film à sketchs. Du coup, en ce qui concerne le suspense, vous êtes invités à vous le carrer très précisément là ou vous le pensez. Trop aimable, George!

What else? Eh bien, justement, évoquons la distribution. Si chaque comédien a droit à son moment de bravoure, les voir cabotiner est un insoutenable supplice pour le cinéphile qui ne reconnaît pas là les acteurs qu’il a autrefois apprécié dans des fictions beaucoup plus inspirées. John Goodman est une caricature, Bill Murray joue l’économie de moyen, Matt Damon se révèle particulièrement fade, Jean Dujardin se contente de montrer sa fraise. Même George himself semble tout doucement se rendre compte que sa production patriotarde tourne en eau de boudin. Seuls Bob Balaban et Hugh Bonneville ont l’air d’y croire un tantinet.

Mais pour leur défense, le récit ne leur donne jamais l’occasion de fournir une performance ou ne serait-ce qu’une simple prestation. Ici, on touche le cachet, on s’amuse à la cantine et on se contente d'apparaître vite fait (pas) bien fait devant la caméra. Et hop!, le tour est joué. Ajoutons à cela que mister Nespresso a complètement abandonné la direction d’acteurs durant le tournage. C’est le pompon de la pomponnette! Du coup, le film ne vole pas haut. Pire, il ne décolle jamais. Et malgré cela, on n’a pas évité le crash!

Une réelle déconfiture aux allures de naufrage artistique.

[A noter: le compositeur français Alexandre Desplat - un vrai stakhanoviste celui-là! - fait un caméo]

Note:
Critique: Professeur Grant

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