Superman
Avec son style inimitable, James Gunn réinvente le tout premier super-héros dans un nouvel univers DC, en mariant avec brio action épique, humour percutant et émotion authentique. Il signe un Superman porté par la compassion et une foi profonde dans la bonté de l'humanité.
En amenant son flair légendaire, James Gunn apporte un message d’espoir pour lutter contre l’actualité morose. Peut-il par la même occasion redorer le blason de la maison DC Studios, en perte de vitesse récemment (‘Aquaman 2’, ‘Blue Beetle’, ‘The Flash’, etc.) ?
Dès les premiers instants, on sent que nous ne sommes pas devant un énième reboot comme ce fut le cas en 2006 puis en 2013. Le film ne commence d’ailleurs pas par l’arrivée sur Terre de Superman, non, la narration nous emmène directement au cœur de l’action. À nous de monter dans le train en marche, ou plutôt de s’accrocher tant bien que mal à la cape rouge du surhomme.
David Corenswet assure dans ce double rôle de Clark Kent / Superman. L’acteur brille dans la peau d’un héros vulnérable et apporte beaucoup de sincérité au rôle. Nicolas Hoult interprète quant à lui un Lex Luthor démentiel et nous fait oublier sans mal la dernière version du némésis de Superman.
Sincère, fun, cartoonesque, rafraîchissant, ce Superman nouveau incarne parfaitement la figure du super au service du grand public à l’époque où la montée du fascisme se fait de plus en plus ressentir.
Accompagné d’un humour potache et d'un retour aux sources (le slip, les couleurs flashy), ‘Superman’ est sans conteste LE feel-good movie du mois de juillet. Au box office mondial, il dépasse déjà le demi-milliard de dollars de recettes. Tout cela ne va pas ravir la maison Marvel qui tente de tirer la couverture à elle avec 'The Fantastic Four: First Steps'.
‘Superman’ revient fragilisé mais certainement plus fun que jamais.
Note : ★★★
Critique : Goupil
Autre critique, autre point de vue – « Superman » vu par le
Professeur Grant
James Gunn : de Super à Superman
Il y a du bon dans cette nouvelle
itération de Superman pilotée par
James Gunn, le papa de Super et des Guardiens de la Galaxie. Mais vous nous
voyez venir, il y a également pas mal d’éléments ratés à épingler au sortir de
la projection. Commençons par le positif. Le réalisateur et scénariste nous
épargne une trame construite autour de l’origin
story du protagoniste. Ouf ! Mieux, il nous embarque directement dans
l’action, faisant de l’homme d’acier
un superhéros bien installé sur Terre. Le récit présente d’emblée les enjeux,
les antagonistes et les adjuvants. Et comme à l’accoutumée chez le cinéaste, l’ensemble
paraît limpide et parfaitement orchestré avec une fluidité et une efficacité dans
le montage qui épatent le cinéphage, qu’il soit amateur d’énergumènes en
collant ou profane en la matière. Avec sa proposition vintage et bigarrée, nous
rappelant au bon souvenir des superproductions des eighties, et sa mise en scène pulp
et enlevée, à la manière des vignettes épiques d’un comic book, Gunn prouve derechef qu’il a tout compris de ce qui
fait l’essence et le succès de ces bandes dessinées.
David Corenswet : l’homme (d’acier) de la situation
Pour incarner le justicier de
Metropolis, James Gunn a fait appel au talentueux David Corenswet, vu
précédemment dans Pearl. Aussi à
l’aise dans le slip rouge de Kal-El que convaincant dans le costume de son
alter ego Clark Kent, l’acteur incarne l’incontournable icône de la pop culture
sans se prendre au sérieux, porté par le son d’Iggy Pop, mélangeant tendresse
et vibrations punk. C’est nouveau, frais et parfaitement dans l’air du temps.
Et comme d’habitude chez le metteur en scène, son héros n’agit pas seul. Autour
de lui gravite une galerie de personnages qui font mouche. Que ce soit la love interest Loïs Lane (Rachel
Brosnahan, tout en sincérité), le némésis
Lex Luthor (Nicholas Hoult surprend dans un numéro de cabotinage, quoique à
deux doigts d’en faire trop) ou encore les membres de la Justice Gang (on
retient surtout Nathan Fillon, désopilant en Green Lantern), ils apportent tous
une couleur particulière à ce blockbuster estival, pour le reste fort attaché à
son cahier des charges programmatique, dont les coutures ont éclaté à force de l’avoir
rempli d’exigences.
Coffre à jouets
On sent que James Gunn s’amuse
avec ce personnage. Un peu à la manière d’un adulescent qui retombe par hasard sur sa malle de jouets avec
lesquels il s’inventait moult aventures durant l’enfance. Et le plaisir est
communicatif, il est vrai. Sauf que l’histoire qu’il se raconte, avec toute la
démesure que peut comprendre une phase de jeu, a du mal à se traduire sur la
pellicule. Résultat : un récit surchargé et une narration chaotique aux
deux tiers du métrage. Sur la toile, le spectateur assiste à une frénésie
visuelle qui a du mal à se départir d’un aspect « bouillie
numérique » qui fait tache. En outre, les scènes d’action, longuettes, répétitives
et peu mémorables, prennent trop de place à l’écran. Ces séquences ralentissent
le rythme, empêchent de développer une tension dramatique et encore moins des
arcs émotionnels solides. On ne s’émeut jamais ; la faute également à un
humour lourdingue, à un manichéisme désolant (la représentation du conflit
géopolitique : les gentils sont très gentils et les méchants sont, on vous
le donne en mille, très méchants – la nuance ne faisait, semble-t-il, pas
partie des intentions du cinéaste) et à des choix discutables. A ce propos, l’intégration
quasiment parodique du cabot Krypto dans l’intrigue s’avère superfétatoire,
pour ne pas dire manquée.
Spectaculaire, décomplexé, fidèle
et généreux, ce Superman cuvée 2025
est tout ce qu’on peut attendre d’un tentpole
movie calibré pour inviter le public à se réfugier dans les salles obscures
climatisées quand le cagnard l’assomme. Au demeurant, personne ne lui en voudra
d’avoir préféré l’apéro en terrasse.
Note : ★★★
Critique : Professeur Grant

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