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Hercules
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On le savait
pertinemment. On savait dès le départ qu’on ne devait rien
attendre de cette relecture d’Hercule en plaçant le DVD dans le
lecteur. Et pourtant, on a commis le crime: nous avons visionné ce
nanar. Par pur hate-watching. Rien que l’affiche nous prévenait de
façon subliminale: «Déconne pas, ce film est un amoncellement
d’excréments». Et puis, quand on vu le nom du réalisateur, là,
on a vraiment hésité. En effet, c’est Brett Ratner qui se cache
derrière la caméra. Oui, oui, le même qui a flingué «X-Men: The
Last Stand», la grosse tache dans la saga des mutants. Comme un gros
doute s’est alors abattu sur nous. Est-on réellement prêt à
sacrifier une heure trente de sa vie pour si peu de chose? Eh ben
oui! C’est qu’on est un peu masochiste sur les bords, on avoue.
On a même poussé le vice un chouïa plus loin: on a regardé le
making-of promotionnel histoire de voir comment tout ce beau monde a
pu si facilement foncer droit dans le mur sans s’en rendre compte.
De fait, on a eu raison de ne pas se montrer trop exigeant avec cette
nouvelle adaptation d’Hercule. Car, ne mâchons pas nos mots, c’est
un navet du genre «champion toute catégorie». Par contre, on
ne pensait pas du tout que l’on pouvait atteindre à ce point un
tel niveau de médiocrité. Ça dépasse l’entendement. Même en
admettant qu’on allait voir du grand n’importe quoi, on était à
mille lieux d’imaginer un tel supplice. Ici, on ne touche pas
uniquement le fond. On creuse. Et on creuse. Et on creuse encore.
Qu’on se le dise, ce n’est pas mauvais. C’est terriblement
mauvais. Et ce, dès les premières secondes du métrage. Décors
carton-pâte, CGI bas de gamme, musique pompière, etc., même la
mise en scène ultra plate de l’inepte Brett Ratner n’arrive pas
à nous accrocher un tant soit peu. Écrivons-le sans ambages, le mur
blanc de notre chambre est plus passionnant. Ce péplum fait bien
pâle figure. On se demande alors comment la Paramount a osé sortir
une daube pareille dans les salles obscures. Le studio perd toute sa
crédibilité. Ratner, lui, s’en fout. Il n’a rien à sauver. On
sent bien que ce dernier essaye de se raccrocher au cinéma. Mais il
est un fait: ce médium ne l’aime pas. Sans méchanceté aucune, le
septième art n’est pas fait pour lui.
Avec ce
blockbuster du pauvre, la production a d’emblée manqué
d’ambitions. Outre le recrutement du tâcheron Ratner, l’équipe
s’est mise en tête de caster le très limité Dwayne Johnson (The
Scorpion King) dans le rôle-titre. Si «The Rock» peut parfois se
montrer convaincant (Pain & Gain), le gaillard hyper bodybuildé
manque un tantinet de nuances pour interpréter une légende comme il
se doit. Pour lui donner corps – luisant, s’entend bien -,
l’ex-catcheur répond présent. Pour lui insuffler un brin
d’esprit, là, par contre, il n’y a plus personne. Ensuite vient
le reste de la distribution qui se partage entre les réflexions
«c’est dommage, t’es pourtant un bon acteur» (Joseph Fiennes
qui n’en finit plus de sombrer dans des métrages de secondes
zones) et «mais, bordel, qu’est-ce que tu fous dans cette galère?»
(on pense notamment aux chevronnés John Hurt et… - encore plus
incompréhensible - Peter Mullan). «Mais, où va-t-on?», se demande
alors le cinéphile tourmenté dans ses pensées. Et puis, on
n’a pas vraiment compris ce qui s’est passé dans la tête des
producteurs en amont du projet. Ces derniers ont tout simplement
commis l’irréparable. Ils ont osé se passer de scénaristes pour
écrire l’intrigue. Et ça, c’est rarement une bonne idée. Ah
mais non, mille excuses! Il y a bien deux zigotos crédités au
générique. Deux stagiaires en philosophie antique sans doute… Ces
derniers ont scribouillé une trame avec leurs pieds sur un post-it
déchiré récupéré dans une poubelle publique. Notre tandem de
rigolos a bien essayé d’injecter une pincée d’humour dans leur
historiette mais le problème, c’est… comment dire… c’est
qu’on ne se bidonne pas des masses. Pas du tout même. Et quand on
pouffe de rire, ce sont à des moments censés être dramatiques. La
gêne! Et quand ça se veut «fun», c’est en réalité pathétique.
En somme, en sus d’être moche, très mal filmé et joué par des
branquignoles, ce divertissement - qui ne divertit pas - est
totalement risible. Une qualité à épingler histoire de
terminer cette critique sur une note positive? Mmm… On cherche. On
cherche encore. On cherche toujours. On ne cherche plus. Résultat:
zéro pointé. Merci. Au revoir.
Professeur
Grant
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