LIFE


Un jeune photographe qui cherche à se faire un nom croise un acteur débutant et décide de lui consacrer un reportage. Cette série de photos iconiques rendit célèbre le photographe Dennis Stock et immortalisa celui qui allait devenir une star : James Dean.




Présenté en avant-première au Festival du Film Américain de Deauville, 'Life' n'est pas un "biopic" comme on pourrait le penser. Il ne raconte pas la vie de James Dean mais se focalise sur l'amitié entre l'acteur - alors figure montante du cinéma américain - et le photographe free-lance Dennis Stock.

Le film met en parallèle ces deux destins qui vont un jour se croiser. Photographe en devenir, Dennis Stock évolue dans sa chambre noire. Un monde fait d'opportunisme et de chasse-au-scoop-qui-pourrait-le-rendre-célèbre, reléguant ainsi son ex-femme et son fils au second plan. James Dean lui, évolue dans le monde qui le verra bientôt devenir une icône de cinéma.

Obsédé par son photo-reportage et poussé par un besoin de reconnaissance, Stock se voit un peu comme le « révélateur ». Celui par qui la gloire arrivera. Dans un premier temps intrigué, James Dean se montrera ensuite méfiant.

Véritable histoire sur l'amitié, 'Life' présente deux visions opposées d'une même relation. D'un côté une amitié sincère, de l'autre une amitié motivée. Au contact de James Dean - qui a grandi avec son oncle et sa tante dans la campagne Arizonienne, Dennis Stock va devenir un peu plus "humain".

Le tandem Robert Pattinson/Dane Dehaan ('The Place Beyond the Pines', 'Chronicle' - à l'affiche de quatre projets en 2016) fait des merveilles. Un constat que l'on se doit de poser est le lien perceptible qui unit ces deux acteurs. La complicité à l'écran doit indubitablement prendre sa source dans une réelle complicité sur le tournage tant leurs réactions semblent naturelles. Ils affichent d'ailleurs le même âge.  

Quatrième long-métrage d'Anton Corbijn ('A Most Wanted Man', 'The American', 'Control'), 'Life' est un film très personnel pour le réalisateur qui débuta sa carrière comme portraitiste.

Une fois n'est pas coutume, Ben Kingsley ('Shutter Island', 'Schindler's List', 'Gandhi') – ici dans la peau d'un Jack Warner haïssable- est parfait. 

Pour l'anecdote, Dane Dehaan a refusé le rôle à cinq reprises, se sentant intimidé de devoir jouer une figure si emblématique. C'est sa femme qui parviendra à le convaincre d'accepter le rôle. Après vision du film, ce choix fut judicieux. De par son jeu, une expression quelque peu élégiaque et une certaine intensité, Dehaan parvient à entrer en résonance avec James Dean. Ce n'est pas tellement le physique ou le look mais plutôt un magnétisme qu'il parvient à dégager. La grande classe.

Notons au passage Joel Edgerton (mais si, souvenez-vous, Owen Lars dans 'Star Wars Episode III') dans le rôle de John Morris, un des employeurs de Dennis Stock.

L'histoire aboutit sur ce fameux cliché qui deviendra la photo la plus reproduite de toute la période d'après-guerre (la photo où Dean arbore un imperméable sous un New York pluvieux, cigarette aux lèvres).


Avec des effets de style (le flash d'une photographie prise, la chambre noire au début et à la fin, un bulbe d'ampoule qui illumine l'écran, etc.) et un cameo, Anton Corbijn accorde beaucoup d'importance aux détails. Costumes, voitures, vêtements : tout semble sortir tout droit des années 50.

Rebelle, anticonformiste, refusant d'obéir comme une star sous contrat, James Dean a vu sa mort le transformer en objet de culte à la fascination sans limite. James Dean, c'est plusieurs séries TV, 5 films non crédités et trois long-métrages ('East of Eden', 'Rebel Without a Cause' & 'Giant') qui ont forgé son identité. Il fut le premier acteur à recevoir un Oscar à titre posthume.

Coïncidant avec le 60ème anniversaire de la disparition de ce « géant » du cinéma, la sortie de 'Life' ne devrait pas passer inaperçue. Le film en a sous la pellicule. La comparaison avec le téléfilm mettant en scène James Franco ('James Dean' - 2001) ne s'impose pas puisque ce dernier se voulait être un biopic.

Pour les fans de James Dean, les photographes chevronnés et tous les cinéphiles (la scène au château Marmont est un pur régal), 'Life' mérite toute votre attention.

Note : 
Critique : Goupil

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