Murder on the Orient Express
Le luxe et le calme d’un voyage en Orient Express est soudainement bouleversé par un meurtre. Les 13 passagers sont tous suspects et le fameux détective Hercule Poirot se lance dans une course contre la montre pour identifier l’assassin, avant qu’il ne frappe à nouveau. D’après le célèbre roman d’Agatha Christie.
Johnny Depp, Michelle
Pfeiffer, Penélope Cruz, Judi Dench, Willem Dafoe, Derek Jacobi, Josh Gad,
Daisy Ridley… En somme, tout le gratin de la planète Hollywood s’est donné
rendez-vous dans la nouvelle adaptation de « Murder on the Orient
Express », l’incontournable investigation du fin limier belge Hercule
Poirot, ficelée en 1934 par Agatha Christie.
Pour mettre en scène
cette enquête, Ridley Scott et toute sa clique de producteurs choisissent
Kenneth Branagh… Mal leur en a pris ! C’est que les récentes œuvres de sa
filmographie en tant que réalisateur ne jouent pas en sa faveur. Les rétines
des spectateurs se souviennent avec douleur de l’émétique navet
« Cendrillon », live action
du dessin animé homonyme de Disney. Ou comment avilir l’héritage d’un Classique
sans avoir l’air d’y toucher.
Pis, sa dernière
incursion dans le thriller avec le
pitoyable « The Ryan Initiative », vaine tentative de remettre une
licence qui allait déjà à vau-l’eau sur les rails. Le résultat de ce
« Jason Bourne du pauvre » est sans appel et parle de
lui-même : une catastrophe autant économique qu’artistique. Et pour ce qui
est du premier volet des aventures super-héroïques de Thor, le fameux Asgardien
de l’écurie Marvel, la vacuité du récit n’a rien engendré de mémorable.
Bref, en quittant le cinéma
anglais pour aller chercher les pépètes au sein de l’industrie
cinématographique californienne, le Nord-Irlandais a véritablement vendu son
âme au diable. Pourquoi s’obstine-t-il à passer derrière la caméra, alors que
ses qualités devraient s’apprécier devant ? A-t-il cependant redoré son
blason avec son dernier long-métrage, actuellement dans nos salles
obscures ? Nous sommes derechef forcés de répondre par la négative.
Aucune singularité,
aucune surprise, aucun panache, aucun génie. En se reposant uniquement sur son
casting, d’apparence flamboyante, le cinéaste ne témoigne en réalité d’aucune
ambition, qu’elle soit formelle ou narrative. Ce dernier ne parvient pas à
transcender un récit poussif d’où n’émerge finalement aucun suspens, aucune
tension, aucun mystère, soit un comble lorsqu’on s’attaque à une œuvre de la
papesse du polar.
De façon scolaire et
beaucoup trop appliquée, le scénario enchaîne sans brio les numéros discount de chaque comédien. Des acteurs
transparents qui font le minimum syndical, claquemurés dans une intrigue
mollassonne. Face à ces histrions qui cachetonnent sans retenue, le compositeur
Patrick Doyle tente cahin-caha de donner du rythme, quitte à négliger un
principe clef : se faire oublier (!) Sa musique est beaucoup trop envahissante.
Quant à Branagh,
casquette de comédien vissée sur la caboche, celui-ci occupe l’espace en
cabotinant joyeusement avec ses belles bacchantes et sa verbosité intarissable.
Ce dernier ne démérite pas mais il ne réussit pas à nous émouvoir ni à nous
faire rire, nonobstant ses nombreuses tentatives. Quant à son accent improbable
et soi-disant belge, il n’a strictement rien à voir avec notre beau royaume.
Sans doute provient-il d’une contrée fictive de la francophonie fantasmée par
notre quinquagénaire…
En substance, ce métrage
impersonnel et sans relief a beau profiter d’une distribution clinquante et d’effets
spéciaux bling-bling, il n’a finalement aucun éclat. Il subit de plein fouet un
lourd déficit de charme et d’authenticité. Tout y est fade, terne et somme toute
peu passionnant. Ce film de commande particulièrement laborieux peine à devenir
le divertissement qu’il se croit être. Bref, un coup d’épée dans l’eau.
Notre conseil : n’embarquez
pas dans ce train en toc, restez à quai et économisez votre argent. Et dire que
Kenneth Branagh souhaite adapter « Death on the Nile »… De guerre
lasse, nous ne serons pas du voyage.
Note : ★★
Critique : Professeur Grant
Critique : Professeur Grant
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