LBJ
L'histoire
suit Lyndon Baines Johnson (Woody Harrelson) à son poste de chef de
parti au Sénat des États-Unis. Après avoir tenté en vain
d'obtenir l'investiture présidentielle du Parti Démocrate, il
accepte la proposition de John F. Kennedy de devenir son colistier
pour l'élection présidentielle de 1960. Le jour-même de
l'assassinat de John F. Kennedy, le 22 novembre 1963, il accède à
la présidence des États-Unis. Cherchant à honorer l'héritage de
son prédécesseur, il fait passer en 1964 la loi sur les droits
civils. Ce Texan issu d'un milieu rural modeste a par la suite
remporté l'élection de 1964 en son propre nom. Un mandat marqué
par de nombreuses émeutes raciales et des assassinats politiques,
dont celui de Martin Luther King.
De
plus en plus de cinéastes altèrent l’ADN du biopic.
Plutôt que de chercher à transposer la vie d’une personne en 120
minutes – exercice ô combien périlleux – certain-e-s empruntent
une troisième voie. À
l’instar du primé « Darkest Hour » sorti il y a peu,
« LBJ » semble
lui aussi être dans cette mouvance.
Le film
se concentre donc non pas sur
toute la vie de Lyndon Baines
Johnson mais plutôt sur les
périodes
pré- et post-Kennedy. Il
s’agît plus d’une sorte
de « part-biography picture ».
Là
où le choix de rendre hommage à cette figure emblématique qu’est
Winston Churchill
est compréhensible, celui de mettre LBJ sur un piédestal s’avère
plus osé. Quiconque a
lu Marc Dugain (« La malédiction d’Edgar » pour ne
citer qu’un de ses romans) et/ou vu « JFK » d’Oliver
Stone sait à quel point les soupçons d’implication pesèrent
sur celui qui succéda à Kennedy.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, les chances de
faire toute la lumière sur
cette sombre affaire
sont
d’ailleurs plutôt minces.
Près
de 300 documents seraient
toujours retenus par les
services secrets américains.
De quoi continuer à
alimenter les théories du complot pour les années à venir.
Loin
d’être la meilleure reconstitution historique, « LBJ »
s’efforce de rendre
hommage à la politique de Johnson (ou
plutôt, celle commencée par JFK),
à son franc-parler et à sa force de persuasion. Le
long-métrage dépeint aussi un homme politique
mal-aimé
et incertain avant
l’assassinat de son
prédécesseur. Rob
Reiner (« The Bucket List », « The American
President » ou encore « When Harry Met Sally »),
grand habitué aux comédies,
le dépeint avant
tout comme un homme à qui le
destin sourit.
Si
la ressemblance avec JFK (interprété
par Jeffrey Donovan) laisse
franchement à
désirer, celle de Johnson est
plutôt
convenable. Les oreilles de
Dumbo mises à part,
la métamorphose opérée par Woody
Harrelson est réussie.
Le jeu de l’acteur
originaire du Texas ne semble
donc rencontrer
aucune limite en dépit des rôles d’envergure qui
lui sont proposés. Une
solide performance accompagnée
de celle de Jennifer Jason Leigh (« The Hateful Eight ») dont
le mimétisme lui permet
presque de garder
l’incognito
pendant les vingt premières
minutes. À
ce casting s’ajoute Richard
Jenkins (dans la course aux Oscars cette année avec « The Shape of Water ») qui
vole presque la vedette à Woody dans
le
rôle d’un sénateur et
proche conseiller
de Johnson. Bill
Pullman (« Lost
Highway ») est aussi de
la partie.
Disons-le
sans plus attendre, « LBJ » –
si ce n’était pour son
montage calamiteux et ses
choix douteux (pourquoi ne pas avoir donné le rôle de LBJ à
Jenkins ? ) –
aurait
certainement
pu marquer
le septième art. Plus de
tension narrative aurait pour
ce faire été nécessaire.
Reste la prestation
convaincante de
Woody dans le rôle d’un
Johnson plus politiquement
correct que celui qui fut le
36e
président des États-Unis.
Note :★★
Critique :
Goupil
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