Mission: Impossible - The Final Reckoning

 

Ethan Hunt et l'équipe du FMI se lancent dans une course contre la montre pour trouver l'Entité, une intelligence artificielle malveillante capable de détruire l'humanité. 


 

Extrême limite

« Toujours plus loin, toujours plus haut, jusqu’au bout de l’extrême limite ». Si les paroles du générique d’une série des années 1990 s’appliquent désormais à la franchise phare de Tom Cruise, serait-ce le signe qu’elle soit devenue has been?


Retombées

Qui ne se souvient pas de la scène où Ethan Hunt s’accroche à un avion en plein vol dans le quatrième opus des 'Mission: Impossible' ? De l’ascension de la tour Burj Khalifa de ‘Ghost Protocol’ ? Des coups-de-poing rechargeables d’Henry Cavill dans ‘Fallout’ ? De la course poursuite au volant de la Fiat 500 jaune dans les rues de Rome ? Après vision de ‘Mission: Impossible - The Final Reckoning’, une impression de déjà-vu persiste. La faute peut-être à une prod s’efforçant de nous rafraîchir la mémoire pendant les vingt premières minutes, comme si un rewatch du précédent opus était à ce point inconcevable. Pire encore : on nous assomme de flashbacks superfétatoires qui dynamitent la mise en place d’une intrigue alors que les problèmes de rythme plombaient déjà la première partie de ce diptyque.


Chant du signe

Contrairement à Tom Cruise qui marche tout droit dans les pas de Harrison Ford, cette franchise semble fatiguée. Pas que la magie n’opère plus, loin de là. Bon nombre de réalisateurs de films similaires peuvent d’ailleurs rougir. Mais on en viendrait presque à regretter l’époque où les réalisateurs se passaient le flambeau, assurant par la même occasion un caractère protéiforme à l’œuvre. Christopher McQuarrie signe ici son quatrième long-métrage dans la saga des 'M:I'. On sent le cinéaste tiraillé entre deux envies : rendre hommage à la série une dernière fois et signer à nouveau un très grand film d’espionnage. Le constat est sans équivoque : à force de trop vouloir en faire, le cinéaste se perd dans les méandres de son imaginaire. Certains en font les frais. Le méchant interprété par Esai Morales passe presque à la trappe. Et ne nous lancez pas sur l'Entité, l’IA omniprésente dans le dernier opus qui en est réduite à faire de la figuration. Les quelques nouveaux venus (Holt McCallany et Tramell Tillman) ne mangent pas non plus à leur faim avec des rôles franchement trop maigrichons. Fort heureusement, dans la famille des espions, tous assurent. Hayley Atwell, Ving Rhames, Pom Klementieff et Simon Pegg. La crème de la crème des agents secrets nous épate une fois de plus.


Si la photographie est sous stéroïdes (budget XXL oblige), le montage est peu adroit voire même carrément maladroit par moments. Certaines séquences tirent en longueur et font culminer ce long-métrage à 2 heures et 49 minutes !


Der des ders ?

Une fois de plus, Ethan Hunt accomplit sa mission avec ardeur. L’agent couteau suisse incarné par Cruise arrive à destination mais ce n'est pas uniquement grâce au cinéaste McQ qui fait de plus en plus fausse route.


Si la plastique de Tom Cruise ne semble pas subir les affres du temps, force est de constater qu’il n’en va pas de même pour cette franchise qui dépérit un peu plus à chaque nouvelle itération.


Note :

Critique : Goupil


Autre critique, autre point de vue, « Mission : Impossible – The Final Reckoning » vu par le Professeur Grant :

Mission: Impossible, le dernier souffle d’une formule éculée

Tom Cruise court toujours. Mais cette fois, c’est la saga qui s’essouffle. Car oui, ce huitième opus de la licence Mission : Impossible, sous-titré The Final Reckoning et toujours pilotée par le tandem Christopher McQuarrie-Tom Cruise, ressemble à s’y méprendre à un requiem pour une franchise jadis révolutionnaire.

On commence, comme il se doit, par le macguffin improbable — un artefact technologique dont on se fiche royalement, mais qui justifie que tout le monde se pourchasse à travers trois continents. C’est capillotracté, verbeux, prétentieux, et surtout c’est écrit avec des ambitions un peu folles : « Et là, on va tout raccrocher au reste de la saga ! Même si ça n’a aucun sens ! Même si ça écrase la cohérence sous le poids du fan-service ! » Résultat : on étouffe sous les références, on suffoque dans les réminiscences, et on baille face à ce collage chaotique qui confond profondeur narrative et nostalgie algorithmique.

Et évoquons le grand méchant de l’histoire. Ou plutôt, cette coquille vide ambulante, censée incarner la Némésis ultime d’Ethan Hunt. Le charisme d’une huître, la menace d’une mouchette, froncement des sourcils en prime. L’acteur ? Esai Morales. Oublions-le ! Une erreur de casting manifeste, déjà problématique dans l’épisode précédent. Ici, il devient le boulet narratif. Un bon méchant fait un bon film, dit l’adage. Ce Final Reckoning en est la démonstration par l’absurde.

Mais ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain : deux séquences, véritablement dantesques, transcendent le tout-venant hollywoodien. La scène du sous-marin, d’une tension hallucinante, et celle du biplan, entre symphonie de vertige et ballet aérien. Une jolie lettre d’amour au cinéma d’action physique. Là, Tom Cruise brille de mille feux. À soixante balais passés, l’Américain galope avec la grâce d’une gazelle et le regard d’un fauve. C’est spectaculaire. C’est sincère. En un mot, cinématographique.

Mais deux scènes ne font pas un film. Le reste ? Une mécanique désormais trop bien huilée pour surprendre, trop engoncée dans sa formule pour se réinventer. McQuarrie et Cruise, tels deux vieux généraux victorieux, rejouent sans cesse la même bataille. C’est honorable, certes. Mais le frisson de l’inédit, lui, a déserté les troupes. Et lorsque l’émotion tente de percer dans une scène finale à haute charge lacrymale, elle sonne comme un chant du cygne orchestré par une IA formée sur les scripts d’Hollywood.

Alors, est-ce un mauvais métrage ? Non. Car Mission: Impossible – The Final Reckoning reste un blockbuster de haut niveau, bien au-dessus de la mêlée des superproductions interchangeables et anémiques qui squattent nos écrans. Mais est-ce une bonne mission ? Pas vraiment. C’est peut-être la première fois qu’un Mission: Impossible ressemble aux autres. Et ça, c’est sans doute la vraie trahison.

Note : 
Critique : Professeur Grant

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