Prometheus

Une équipe de scientifiques découvre un indice sur les origines de la vie sur Terre, les amenant à effectuer un voyage de deux ans vers une planète située à l’autre bout de la galaxie. Mais la recherche de nos origines pourrait nous mener à notre perte. 



N’y allons pas par quatre chemins, Prometheus est une déconvenue. Pourtant, c’était censé être le film de l’année. Bilbo ou Batman 3 aura peut-être droit à cet honneur. 
Si Ridley Scott arrive à captiver grâce à une nouvelle mythologie qui permet des intrigues à foison, ce dernier a, semble-t-il, souffert des exigences de la Fox. En termes d’argent et de temps. Argent car il aurait pu développer davantage cette histoire. Et temps parce que le film enchaine les ellipses sans souci de cohérence. Durée du métrage: deux heures! Beaucoup trop court pour se satisfaire d’un récit aussi vaste. D’ailleurs, une palanquée de seconds rôles passe à la trappe. Hormis l’héroïne (Rapace) et le robot (Fassbender), Ridley ne prend pas la peine de faire exister les autres membres de l’équipage. Même Charlize Theron méritait mieux avec son personnage. Ne parlons même pas de Guy Pearce…
Pour ce qui est du montage, il est chaotique. Ridley Scott à charcuté la pellicule comme un vieux boucher atteint de cécité coupant des scènes beaucoup trop tôt. Du coup, le long métrage peine à installer une quelconque ambiance. En outre, les transitions sont brusques et manquent d’harmonie. Quant aux affres de l’effroi? Aux abonnés absents! Parfois, c’est même le ridicule qui s’invite.
Par contre, Ridley Scott reste un brillant technicien. La démesure esthétique de son film est à couper le souffle. Un choc visuel d'une beauté crépusculaire qui s’applique particulièrement bien avec la 3D.
Au final, Prometheus fait beaucoup de bruit pour rien. Beaucoup de questions, peu de réponse, une flopée d’hypothèses, aucune certitude. Le film ferme certaines portes et en ouvre beaucoup (trop) d’autres, ce qui engendre la frustration chez le spectateur. Là où Alien se montrait presque en tant qu’œuvre d’art personnelle, Prometheus affiche pleinement sa visée commerciale. On reste néanmoins scotché par une trame inédite et intelligente qui installe les prémisses d’une légende qui s’annonce passionnante. On attend la suite. 
Bref, un bon film de science-fiction. Ni plus ni moins. En espérant une version «director’s cut» de 2h30! 

Note: 

Critique: Professeur Grant

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