Trouble With The Curve


Un découvreur de talents spécialisé dans le baseball voit sa vie basculer avec la perte progressive de sa vue. Il décide pourtant de faire un dernier voyage à Atlanta, accompagné de sa fille, à la recherche d'un talent prometteur.





Clint Eastwood. Voir l’acteur au cinéma aujourd’hui, c’est un événement. Un anachronisme à lui tout seul. Comme un dinosaure qui aurait survécu à l’extinction Crétacé-Tertiaire. Cela faisait tout de même trois plombes et demie qu’on n’avait plus apprécié son air grincheux sur grand écran. De bonne mémoire, l’excellent Gran Torino devait être son film de fin de carrière en tant que comédien. Parallèlement, Clint Eastwood, le réalisateur cette fois, est devenu un représentant du stakhanovisme avec un rythme de croisière d’un long-métrage par an. Le dernier en date, le très bon J. Edgar avec Leonardo DiCaprio.

On le retrouve dans une fiction de Robert Lorenz, son poulain depuis belle lurette. Si ce dernier réalise son premier film, il n’est cependant pas un inconnu du secteur. L’homme officie notamment en tant qu’assistant réalisateur et producteur de nombreuses œuvres du Clint en question. Et que nous donne-t-il à voir? Une histoire de base-ball. Ou pas vraiment. Le sport n’est qu’une toile de fond. Le véritable sujet est la rancœur et l’impossibilité de communiquer entre un père, dénicheur de talents, et sa fille. Le premier perd progressivement sa vue et risque la perte de son emploi. La deuxième est promise à une brillante carrière dans un cabinet d’avocat, mais souhaite se rapprocher de son daddy en vadrouille. Un papa qui cache un lourd secret…
Trouble with the Curve (ou «Back in the game» voire même «Une nouvelle chance», deux titres différents pour la sortie belge… N’importe quoi, bonjour!) propose une histoire ou tout se devine. Heureusement, ce récit bateau ne succombe pas aux émotions faciles et est en partie sauvé par un casting impérial. Outre Clint Eastwood et Amy Adams, une superbe paire, le métrage possède une distribution d’acteurs secondaires qui accordent tous admirablement bien leur violon. Que ce soit l’hénaurme John Goodman, le revenant Matthew Lillard, le T-1000 Robert Patrick ou le sympathique Justin Timberlake.
Au final, ça reste bien gentil voire trop lisse. Trouble with the Curve n’est pas aussi emblématique que Gran Torino. Et c’est sans doute ce qu’il y a de plus triste dans cette production qui surfe allègrement sur la brillante carrière du très bon Moneyball avec Brad Pitt dont elle reprend peu ou prou les mêmes enjeux mais en renversant le point de vue. Ici, l’humain tacle les statistiques. Peut-être le film de trop pour Clint Eastwood. En tout cas, ce n’est pas une œuvre qui clôt une brillante carrière. Un film fait davantage par sympathie pour le réalisateur que pour les qualités intrinsèques du scénario. Dommage.


Note:
★★
Critique: Professeur Grant

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