The Raid 2: Berandal


Après un combat sans merci pour s’extirper d’un immeuble rempli de criminels et de fous furieux, laissant derrière lui des monceaux de cadavres de policiers et de dangereux truands, Rama, jeune flic de Jakarta, pensait retrouver une vie normale, avec sa femme et son tout jeune fils…. Mais il se trompait. On lui impose en effet une nouvelle mission : Rama devra infiltrer le syndicat du crime, où coexistent dans une sorte de statu quo mafia indonésienne et yakusas. Sous l’identité de « Yuda », un tueur sans pitié, il se laisse jeter en prison afin d’y gagner la confiance d'Uco, le fils d'un magnat du crime indonésien - son ticket d’entrée pour intégrer l’organisation. Sur fond de guerre des gangs, il risquera sa vie dans un dangereux jeu de rôle destiné à porter un coup fatal à l’empire du crime.




 
Quelle maestria! Cocktail orgiaque de baston et de testostérone, «The Raid 2: Berandal» est le film d’action pure et dure incontournable de l’été pour tous les amateurs de scènes de rixes sanglantes bien torchées. Impossible de ne pas vanter la virtuosité démente de la réalisation quand on connaît le budget du long-métrage: 4,5 millions de dollars, soit l'équivalent d'une somme octroyée à une petite comédie romantique américaine. Au programme: ultraviolence et hyperréalisme.

Plus ambitieux sur le fond, plus stylisé sur la forme, plus fouillé dans le scénario, plus haletant dans le tempo, plus inventif dans la mise en scène, plus sauvage dans les corps-à-corps, plus spectaculaire dans les chorégraphies, plus gore à l’image, plus intense, plus brutal, plus démesuré, plus hypnotisant, plus, plus, plus et encore plus. C’est clair, pour son sequel, le perfectionniste Gareth Evans, s’est fait plaisir et s’est même permis d’ignorer la pédale de frein. Ce deuxième opus surpasse de loin son prédécesseur, lequel avait pourtant placé la barre très haute.

Au sommet de son art, le Britannique installé en Indonésie, offre une magistrale leçon de cinéma tant son œuvre est une parfaite démonstration de style. Le cinéaste réinvente le "street-fight porn" à partir de sa propre grammaire cinématographique pour livrer finalement une fresque monumentale (2h30) et généreuse en morceaux de bravoure dont certains feront date dans l’Histoire du cinéma d’action avec quelques séquences cultes comme la mutinerie dans la boue, la course-poursuite en voitures dans les rues de Jakarta ou encore le final dantesque dans la cuisine, hommage au pencak-silat, art martial d'origine malaise.

Comme à l’accoutumée dans le cinéma de genre, le récit, trop ludique et un peu vain, ne casse pas trois pattes à un canard. En outre, cela manque un tantinet de second degré. En deux mots, une histoire classique d’infiltration sur fond de corruption et de guerre des gangs. Mais, sérieusement, demande-t-on vraiment à recevoir du Shakespeare quand on paye un ticket de cinéma pour la suite de «The Raid»? On sait à quoi s’en tenir. L’intérêt est ailleurs: voir un honnête actionner où on en a pour son argent et où nos neurones peuvent se la couler douce, vacances obligent. En cela, Evans fait bien mieux que remplir son contrat. Son film est une pure folie furieuse menée tambour battant et atteignant par moments une puissance paroxysmique.

Au récit palpitant répond une mise en scène ahurissante qui sait décélérer pour laisser le protagoniste évoluer, les ambiances s’installer, et accélérer quand l’action le demande. Le réalisateur a l’intelligence d’alterner les montées de tension et les plages d’accalmie afin que les personnages puissent exister et s’exprimer autrement que par la castagne.

«Berandal» est un spectacle viscéral chorégraphié au millimètre. Une pure tuerie - à lire au sens propre comme au figuré - qui rend caduque une bonne partie du catalogue des récents fight movies américains. Hollywood, ses super-héros à la mords-moi le nœud et ses Expendables de pacotille peuvent aller se rhabiller!

Un classique instantané du cinéma d’exploitation. Inoubliable!

Note:
Critique: Professeur Grant

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