Tous les chats sont gris



Paul a 46 ans. Il est détective privé. Dorothy a presque 16 ans. Elle est en pleine crise identitaire. Il vit en marge de la société bien-pensante bruxelloise, elle a grandi en plein dedans. La seule chose qui les lie est le fait que Paul sait qu’il est le père biologique de Dorothy. Récemment de retour au pays, Paul revoit Dorothy. Troublé, il l’observe, sans oser s’approcher. Mais tout bascule le jour où Dorothy vient lui demander de chercher son père biologique...







Coup de projecteur sur le film belge «Tous les chats sont gris» de Savina Dellicour. Halte-là! Ne vous méprenez pas. A ne pas confondre avec le métrage finlandais homonyme d’Aleksi Salmenperä que l’on connaît tous. Nan, là, on déconne. C’est Allociné qui vient de nous apprendre son existence. Entre nous, le cinéma du pays des Mille Lacs et votre scribe préféré, ça fait deux. Bref, revenons-en à nos moutons. 


Si vous n’avez jamais entendu parler de cette fiction noire-jaune-rouge, c’est tout à fait normal. Ce mélodrame tiédasse n’est prévu chez nous qu’au 29 avril. La question qui vous brule donc les lèvres: est-ce que cela vaut la peine de débourser dix boules pour le voir dans une salle obscure? Réponse: nenni. Arrêtons de déconner. L’histoire digne des meilleurs - soyons gentils - téléfilms ne mérite pas vos petites économies. 

Voici le pitch: une ado mal dans sa peau engage un détective pour connaître l’identité de son père biologique. Mais voilà-t-il pas que son paternel n’est autre que le fin limier en question. Ne vous inquiétez pas, Mimie Mathy ne débarque pas à l’écran pour nous sortir sa morale à deux balles. Non, si le récit ne casse pas trois pattes à un canard, il a le mérite d’intriguer. Mais c’est surtout parce qu’on s’attache aux personnages et du coup à leur devenir. 

Pas que les protagonistes soient merveilleusement bien croqués par les scénaristes, mais parce qu’ils sont incarnés par de véritables perles. Bouli Lanners le premier. Réalisateur formidable (Les Géants, Eldorado), le Plombimontois est également un acteur fantastique. A ses côtés, Anne Coesens (Illégal) fait le job sans démériter. Et enfin, la révélation du film: Manon Capelle. Ecrivons-le: elle crève l’écran!

Pour une première pellicule, force est de constater que cette jeune Bruxelloise possède un talent inné. Ce petit bout-là, nul doute qu’on le reverra. Dans des histoires plus originales et trépidantes de préférence. Dans des films mis en scène par des réalisateurs qui affichent une réelle touche singulière si possible. Bref, dans du vrai cinéma - car c’est ce qu’elle mérite - et non dans des fictions passe-partout comme ce «Tous les chats sont gris».

Note: 
Critique: Professeur Grant

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