Terminator Genisys



Le leader de la résistance John Connor envoie le sergent Kyle Reese dans le passé pour protéger sa mère, Sarah Connor et préserver l'avenir de l’humanité. Des événements inattendus provoquent une fracture temporelle et Sarah et Kyle se retrouvent dans une nouvelle version du passé. Ils y découvrent un allié inattendu : le Guardian. Ensemble, ils doivent faire face à un nouvel ennemi. La menace a changé de visage.







«I’ll Be Back!». Il avait prévenu. Il avait promis. Et il l’a fait! Après un quatrième épisode où il brillait par son absence (on voyait tout de même sa fraise réalisée numériquement) et qu’il renie par ailleurs nonobstant les nombreuses qualités du film, Arnold Schwarzenegger revient jouer les machines dans la saga qui l’a propulsé au firmament du star system dans les années 80: Terminator. A ses côtés, Jason Clarke, Emilia Clarke et Jay Courtney ne déméritent pas.


Dans «Genisys», Governator apparaît vieilli… mais pas obsolète comme il aime le répéter à longueur de journée. Un running gag savoureux qui se joue totalement de la chronologie absurde de cette franchise, laquelle est torturée par les différents scénaristes des cinq opus qui semblent éprouver énormément de peine à la rendre cohérente. D’ailleurs, pour ce nouvel épisode, nos scribouillards restent très évasifs tant ils ont du mal à recontextualiser les divers éléments de ces allers-retours. Le spectateur, forcé de gober tout ce qu’on lui balance, gardera un goût amer dans la bouche. Heureusement, on nous sert ce plat de résistance nappé d’une bonne dose d’humour, toujours le bienvenu dans ce type de production. Et, de fait, ça passe mieux. Mais pas totalement… 

Si le récit se révèle être la grosse pierre d’achoppement de ce volet bien qu’il propose une palanquée de bonnes idées comme rejouer des scènes marquantes des premiers épisodes, on peut regretter le manque d’ambition affiché par la production lorsqu’il s’agit de le mettre en scène. Certes, James Cameron, esthète s’il en est, avait placé la barre très haut lorsqu’il s’essaya aux robots dans les eighties et à l’aube des années 90. Il n’empêche, les artistes sont partout. Prenez l’exemple de Matthew Vaughn qui s’est réapproprié les mutants de X-Men dans «First Class». Il a apporté du sang neuf ainsi qu’une vision originale tout en respectant la mythologie construite par Bryan Singer sur les deux premiers films. 

Ainsi, de «Terminator: Rise of The Machine» à «Genisys» en passant par «Salvation», on a vu se succéder trois réalisateurs (Jonathan Mostow, McG et Alan Taylor) de films de commande. Des «faiseurs», autrement dit des béni-oui-oui qui se contentent de respecter le cahier des charges sans développer une quelconque originalité dans la mise en forme. Le cinéphile a donc droit à un métrage des plus balisés et sans surprises. Cela dit, Alan Taylor est loin d’être un manche. Il ne manque pas de panache pour torcher ses séquences d’action et donner un souffle épique à une saga qui brille surtout par ses scènes apocalyptiques. On lui doit un «pas si mauvais» «Thor: The Dark World» ainsi que quelques épisodes de la série - surévaluée - «Game of Thrones». 

D’ailleurs, Genisys se montre particulièrement généreux en scènes d’action boostées à grand renfort d’effets spéciaux de toute première qualité. Pas une minute de répit n’est laissée aux mangeurs de pop-corn, lesquels seront toutefois assommés par une telle débauche d’effets numériques. «CGI en veux-tu, en voilà!», se sont dits les producteurs en se frottant les mains, les yeux en forme de dollar. Et bien non! Comme Mylène Farmer jadis, ils sont… désenchantés. Nonobstant des qualités indéniables qui ne font pas déshonneur à la précédente tétralogie, ce nouveau Terminator s’est vautré au box-office américain. Reste plus qu’à espérer plus de fortune sur le marché internationale et particulièrement asiatique pour envisager de nouvelles aventures. Car il a prévenu. Il a promis. «He’ll Be Back!». 

Note: 
Critique: Professeur Grant


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Goupil donne son avis:

Après un premier film petit budget (6 millions de $), un second élevé au rang de classique, un troisième décrié et d'un quatrième totalement occulté de l'univers 'Terminator', 'Terminator Genisys' doit trouver sa place dans l'univers de la saga. Est-ce une sequel ? Un reboot ? La machine à sous 'Terminator' fait-elle ici peau neuve ? Avec 'Genisys', Alan Taylor – le réalisateur ('Thor : The Dark World') – trouve-t-il son sésame ou touche-t-il le fond de l'abysse ?

Pourquoi ce titre quand on sait que genèse s'écrit « genesis » en anglais ? Il est question d'un jeu de mots subtil car « SYS » fait référence à « system » (un système… d'exploitation ?).

Le visage de la résistance est cette fois représenté par un Arnold Schwarzenegger qu'on ne présente plus, un Jason Clarke ('Zero Dark Thirty', 'Lawless', 'Public Enemies') fort crédible sous les traits de John Connor, une Emilia « Daenerys » Clarke impériale en tant que Sarah Connor, et un Jai Courtney ('Divergent', 'A Good Day to Die Hard' et bientôt à l'affiche de 'Suicide Squad') efficace dans le rôle de Kyle Reese. L'excellent J.K. Simmons ('Whiplash', 'Juno', 'Spiderman', 'Ladykillers') a aussi un rôle à jouer. On vous laisse la surprise.

Plus d'argent, (155 millions de $ contre 102 millions pour T2), plus d'effets spéciaux, plus de démolitions, plus de courses-poursuites. Dans le genre popcorn-movie-faisant-étalage-d'un-lot-de-scènes-de-castagnes, le film assure. Par contre, la campagne commerciale a déplorablement échoué en diffusant des bandes-annonces remplies de spoilers, révélant par la même occasion le plus gros twist du film! C'est comme si l'équipe chargée des lancements voulait s'auto-terminer, le film avec par la même occasion.

Thumbs up aux effets spéciaux car on n'en avait jamais vus de si réalistes. Schwarzy a visiblement goutté à la cure de jouvence et se voit aux prises avec un jeune Arnold naturiste – version 1984. Là où les deux premiers 'Terminators' se voulaient simplistes, le film pompe pas mal à 'Back to the Future II' et à 'Star Trek' pour ses voyages dans le temps. N'en déplaise aux fans aimant s'arracher les cheveux afin de comprendre toutes les subtilités du scénario.

En plus de quelques scènes invraisemblables , les courses-poursuites agacent tant elles manquent de cohérence. Quoi qu'il arrive, le méchant devance toujours les gentils, même après avoir été ralenti… ou carrément stoppé.
Même si Arnie apparaît en mode « papy » – coiffé de ses cheveux grisonnants – force est de constater que Mr Univers 1967 en a encore sous le polo. L'acteur a d’ailleurs suivi un entraînement pendant six mois à raison de 3h/jour. À 68 ans, cela force le respect. On peut regretter le fait que 'Genisys' emprunte beaucoup aux précédents films (certaines scènes sont franchement dans la parodie). Sans Arnie, le film ne serait pourtant pas aussi réussi.

Mi-prequel, mi-reboot, 'Terminator : Genisys' n'est pas vraiment digne du sacro-saint 'Terminator' 2. Cinquième opus de la franchise – bien que James Cameron voit en 'Genisys' une suite directe à T2 – la saga a encore quelques cartouches dans le barillet : 2 sequels sont déjà prévues avant que les droits de la franchise (détenus par le studio Paramount) ne reviennent à James Cameron (en 2019). Ne manquez pas la scène cachée post-générique. « I'll be back ». Oui, mais avec Cameron cette fois? Entre 'Battle Angel' et la suite d'Avatar', Cameron risque le court-circuit !

Note : 
Critique : Goupil

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