Mission: Impossible - Rogue Nation


L’équipe IMF (Impossible Mission Force) est dissoute et Ethan Hunt se retrouve désormais isolé, alors que le groupe doit affronter un réseau d’agents spéciaux particulièrement entraînés, le Syndicat.
Cette organisation sans scrupules est déterminée à mettre en place un nouvel ordre mondial à travers des attaques terroristes de plus en plus violentes. Ethan regroupe alors son équipe et fait alliance avec Ilsa Faust, agent britannique révoquée, dont les liens avec le Syndicat restent mystérieux.
Ils vont s’attaquer à la plus impossible des missions : éliminer le Syndicat.





Générique de fin. Logo de la Paramount. Les lumières s’allument dans la salle d’emblée moins obscure. Verdict? Bon, on ne va pas se mentir. On a super-méga-over-ultra-méchamment-kiffé cette nouvelle mission soi-disant impossible. Ouais, on connaît la chanson.



Là où la presse internationale s’est unanimement étonnée de la qualité de ce nouvel opus, nous, de notre côté, on a senti venir l’excellent film d’action. Pourquoi? Parce la production a mis toutes les chances de son côté. On s’explique. 



Fidèle au précepte inébranlable qui dicte que chaque volet doit être shooté par un cinéaste différent (fash-back chronologique: Brian De Palma, John Woo, J.J. Abrams, Brad Bird), le producteur Tom Cruise a engagé son nouveau poteau du moment, entendez le chevronné Christopher McQuarrie, pour surfer sur l’excellence de «Ghost Protocole», précédente mission réussie avec brio par le papa pixarien du «Géant de Fer», «Ratatouille» et des «Indestructibles». 



Pour le commun des mortels, ce patronyme n’évoque pas grand-chose. Pour le cinéphile croyant, c’est un peu l’ayatollah de l’art scénaristique. Titre décerné depuis son œuvre suprême livrée sans prévenir il y a pile-poil vingt ans: le cultissime «The Usual Suspects». Récemment, on lui doit aussi le récit malin et retors du sous-estimé «Edge of Tomorrow», déjà avec TomTom, ainsi que l’élégante mise en scène de «Jack Reacher», polar efficace passé inaperçu avec, on vous le donne en mille, ce bon vieux TomTom. 



Autrement dit, la production a déniché une pointure hors-norme qui manie aussi bien la plume du scénariste que la caméra du réalisateur. Son objectif: faire au moins aussi bien que Brad Bird qui avait placé la barre tellement haut en 2011 qu’on imaginait mal comment le prochain metteur en scène allait s’en sortir pour ne pas se sentir écrasé par le poids de l’héritage birdien. Qu’on se le dise, McQuarrie n’a eu cure de la gageure qui se dressait face à lui. 



L’Américain livre ainsi une histoire trépidante, habile et généreuse en rebondissements incroyables - pour ne pas dire impossibles – sans toutefois prendre le spectateur pour un sombre idiot. Ainsi, celui-ci réussit l’équilibre parfait entre des morceaux de bravoure hyper efficaces où l’on se surprend à retenir notre souffle (l’avion, l’opéra, le saut dans l’eau, la course-poursuite) et une trame narrative fluide et naturelle qui maintient un solide suspense du début à la fin: fausses pistes, faux-semblants, faux méchants… mais vrai plaisir cinématographique!



La vélocité de l’intrigue n’entrave en rien le dosage savant et minutieux d’humour et de moments plus posés qui laissent l’occasion aux acteurs, et notamment aux seconds rôles, d’épaissir leur personnage et d’ajouter, à cette fin, des nuances dans leur jeu. Si l’on apprécie le retour de figures connues de la saga (impeccables Ving Rhames, Simon Pegg et Jeremy Renner), on est ravi de faire la connaissance d’Alec Baldwin dans un rôle taillé sur mesure mais surtout d’une irréprochable Rebecca Ferguson, véritable kleptomane de scènes car cette dernière parvient, sur plusieurs séquences, à voler la vedette à Tom Cruise himself.



La Suédoise peut se réjouir d’avoir entre ses mains un scénario qui fait de son protagoniste bien plus qu’un simple faire-valoir féminin comme c’est souvent le cas dans les longs métrages d’espionnage. Suivez mon regard: les insipides James Bond girls. Son personnage fait avancer l’histoire parfois plus vite que le héros Ethan Hunt et devient très vite un élément clé, si pas central, de l’intrigue. Elle est, in fine, l’intérêt principal de ce récit. Et le spectateur machiste de se faire clouer le bec.



Manque plus qu’un peu d’émotion, ingrédient qui fait souvent défaut dans cette franchise, pour crier à la plus grande distinction. La recette est connue, éprouvée, éculée aussi, et pourtant, il est vrai, ce «Rogue Nation» parvient à surprendre. On lui décerne donc facilement - et de loin - le titre de meilleur blockbuster de la saison estivale. 



N’hésitez pas à vous rendre chez votre exploitant de salles préféré, vous aurez droit à un divertissement populaire de très haute voltige qui en met plein les mirettes et, en sus, place la barre toujours aussi haute dans le cahier des charges «Mission: Impossible». Pour finir, une question: quel cinéaste sera assez fou (talentueux?) pour reprendre le flambeau ? Les paris sont lancés.



Note: 
Critique: Professeur Grant


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