The Magnificent Seven

Alors que la ville de Rose Creek est sous le joug de l'impitoyable Bartholomew Bogue (Peter Sarsgaard), les habitants désespérés décident de faire appel à sept hors la loi, chasseurs de prime, joueurs et au coup de feu facile - Sam Chisolm (Denzel Washington), Josh Farraday (Chris Pratt), Goodnight Robicheaux (Ethan Hawke), Jack Horne (Vincent D'Onofrio), Billy Rocks (Byung-Hun Lee), Vasquez (Manuel Garcia-Rulfo), et Red Harvest (Martin Sensmeier). Alors que s'annonce une véritable épreuve sous le signe de la violence, les sept mercenaires vont se retrouver à se battre pour bien plus que de l'argent.





Impossible de parler du film 'The Magnificent Seven' sans mentionner son illustre ancêtre… ou plutôt ses deux illustres ancêtres… « Shichinin no samurai » ('The Seven Samurai') sorti en 1954 et dont John Sturges s'est inspiré pour créer le film culte de 1960.
Il aura fallu attendre plus d’un demi-siècle pour voir les sept magnifiques surgir d’outre-tombe avec encore plus d’explosions, de tirs, de duels de revolver, de chapeaux Stetson, de plumes d'indiens et de crachats couleur café (beurk !). Nouveau film d'Antoine Fuqua ('Southpaw', 'Training Day', 'The Equalizer', 'Brooklyn's Finest', etc), 'The Magnificent Seven' (ci-après 'Mag 7') laisse-t-il une vieille odeur de café et de tabac bon marché ?

Là où le réalisateur marque des points, c’est en prenant soin de planter le décor. Ces grandes plaines d’Arizona assurent un dépaysement des plus complets ! Autre bon point : chaque personnage est scrupuleusement introduit. Niveau scénario par contre, nous repasserons. S'enchaînent ainsi rapidement une campagne de recrutement dans les règles, une formation à la gâchette et un épilogue que le spectateur verra venir à vingt lieues.

« Jusqu'ici, tout va bien. » 

Si le casting de 2016 recèle de grands acteurs, ces derniers ont la lourde tâche de remplir de sacrément grandes chaussures. Jugez plutôt : Yul Brynner, Steve McQueen, Charles Bronson, James Coburn et Robert Vaughn. De vrais acteurs de légende !
Fort heureusement, Denzel Washington, Ethan Hawke, Chris Pratt et Vincent D'Onofrio n'ont aucun mal à bomber le torse pour s'afficher en nouveaux gardiens de la g… du Far West. Peter Sarsgaard, en méchant de service, est l'incarnation même de la malveillance. Chapeau bas à Haley Bennett pour son interprétation remarquable. Matt Bomer aurait quant à lui mérité plus de screen time. Autre bon point méritant d'être souligné : le casting multiculturel. Nous aimerions en voir beaucoup d'autres !

« Jusqu'ici, tout va bien. » 

Celui qui a vu les films de Sturges et Kurosawa se dira qu'Antoine Fuqua était trop pressé d'en venir aux faits. Le réalisateur fait ainsi fi de l’ambiguïté morale du méchant qui prend, non pas parce que sa survie en dépend, mais parce qu'il le peut. D'autres vignettes auraient ainsi été bienvenues avant le final showdown. Pas assez irrévérencieux vis-à-vis du genre, 'Mag 7' tient difficilement la comparaison avec les deux derniers long-métrages de Tarantino ('The Hateful Eight' et 'Django Unchained'). Et puis la classification « 12A » fait de ce film un western dénoué de la moindre gerbe de sang !

Ici, ça ne va plus !

Côté incohérences, plusieurs détails nous chiffonnent. Malgré les nombreuses explosions pendant la bataille finale, aucun cheval mort ne jonche le sol alors que moult cavaliers mordent pourtant la poussière. Et puis il y a l'épisode de la Gatling Gun (l'énorme mitraillette) qui en théorie serait inefficace à pareille distance. Est-ce tout ?

Non, car il manque assurément un final un peu plus tendu pour faire de ‘Mag 7’ une franche réussite. La tension – telle la mèche d’un baton de nitroglycérine – s’éteint beaucoup trop vite que pour assurer le spectacle jusqu’au bout.

Familière et discrète, la musique de James Horner rend quant à elle justice au film. À noter que le talentueux compositeur signa avec 'Mag 7' son propre requiem. Rest in Peace

S’il s’en sort bien au box office, nul doute que les producteurs n’hésiteront pas à annoncer une suite… qui sera alors le remake d'une suite (‘Return of the Seven’ sorti en 1966).

Histoire de justice et de vengeance, ‘Mag 7’ doit se voir comme un hommage au western d’autant plutôt que comme une tentative de mise en bière du classique de 1960. Le film ne révolutionne donc pas la formule comme a su si bien le faire 'Hell or High Water' sorti une semaine plus tôt.
Vous l'aurez compris à la lecture de cette critique, ces nouveaux mercenaires ne parviennent pas à rencontrer les attentes des cinéphiles. Loin d'être de la dynamite, le film – fun, il en convient – ne vaudra cependant pas au réalisateur la punition du goudron et des plumes ! 

Note : 
Critique : Goupil

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