Star Trek Beyond


Une aventure toujours plus épique de l’USS Enterprise et de son audacieux équipage. L’équipe explore les confins inexplorés de l'espace, faisant face chacun, comme la Fédération toute entière, à une nouvelle menace.




Parti il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine, J.J. Abrams cède sa place de metteur en scène à Justin Lin, réalisateur ayant pour titre de noblesse quatre épisodes bruyants de « Fast & Furious ». Un fait d’arme qui n’a pas laissé indifférent le Trekkie, ni même le cinéphile d’ailleurs, tous deux partis maudire les producteurs pour un choix qui trahit un cruel manque d’ambition artistique. Et puis, Simon Pegg, alias Montgomery Scott, dit « Scotty », est venu à la rescousse, calmer le jeu et rassurer tout le monde. Fan absolu de la série imaginée jadis par Gene Roddenberry, le Britannique a demandé d’officier comme scénariste sur ce troisième épisode. Un opus écrit pas un fan, why not ?
A l’arrivée, ce troisième volet s’affiche comme le blockbuster le plus sincère de l’été. Et si, finalement, ce n’était tout simplement pas la meilleure superproduction hollywoodienne de la saison estivale ? N’ambitionnant rien d’autre que le divertissement, objectif louable s’il en est, tout en s’affichant d’emblée comme un pur numéro trois, ce « Beyond » ne révolutionne guère mais apporte son lot de fun pendant les deux heures de projection. L’action y est prenante tandis que l’humour se révèle des plus agréables grâce au sens affuté de la dérision de Simon Pegg, lequel n’a pas son pareil pour écrire des dialogues savoureux.
Même la réalisation de Justin Lin parvient à nous scotcher, réussissant presque à nous faire oublier une histoire rachitique et somme toute banale qui n’a d’autre but que d’amuser la galerie. En deux mots, car cela n’en nécessite pas davantage, le méchant Krall (Idris Elba, digne) veut mettre la main sur une arme de destruction massive pour anéantir la Fédération des planètes unies. En somme, rien de nouveau sous le soleil. Cela émis, il faut louer l’intention de Pegg de ne pas trop s’occuper des relations internes à l’Enterprise (les sempiternelles mésententes entre Kirk et Spock sont passées sous silence), déjà pas mal utilisées dans les deux premiers numéros, pour mieux se consacrer à la mission de sauvetage.
Et ça marche. Menée tambour battant et soumise à une tension constante, l’aventure scotche au siège. A ce titre, l’impressionnante attaque de l’Enterprise en début de métrage vaut son pesant de pop-corn. Autre idée payante : avoir divisé le groupe en différents endroits sur une planète inconnue après la destruction de leur vaisseau, permettant ainsi à chaque personnage d’avoir un rôle à part entière dans cette intrigue et faisant ainsi avancer un récit qui, s’il ne brille pas par son inventivité, se montre plutôt efficace. Les acteurs s’en donnent à cœur joie dans un déluge d’effets spéciaux réussis. On notera par ailleurs l’excellent travail des graphistes pour donner vie à Yorktown, gigantesque station spatiale.
Au final, le film tient toutes ses promesses en tant que pur produit SF. Et, paradoxalement, il parvient à faire de ses défauts des qualités. De cette modestie en termes d’ambitions, Justin Lin en tire un côté léger qui se consomme plaisamment tel un paquet de bonbons. Beaucoup d’action, quelques gags, peu de suspense, pas de profondeur, à défaut de surprendre, « Star Trek Beyond » séduit sans totalement convaincre. En substance, c’est du grand spectacle honnête qui ne pète pas plus haut que son cul. Un contrat rempli sans démériter.


Note:

Critique: Professeur Grant

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