Marie-Francine



Trop vieille pour son mari, de trop dans son boulot, Marie-Francine doit retourner vivre chez ses parents... ... à 50 ans ! Infantilisée par eux, c'est pourtant dans la petite boutique de cigarettes électroniques qu'ils vont lui faire tenir, qu'elle va enfin rencontrer Miguel. Miguel, sans oser le lui avouer, est exactement dans la même situation qu'elle. Comment vont faire ces deux-là pour abriter leur nouvel amour sans maison, là est la question...






En décembre dernier, Valérie Lemercier faisait escale au Cirque Royal de Bruxelles pour présenter son dernier spectacle. Désopilant, inventif, loufoque, mordant, sarcastique, irrévérencieux, les qualificatifs ne manquaient pas pour résumer cette folle soirée. L’humoriste s’en donnait à cœur joie devant un parterre conquis. Ce one-woman-show « no limit » était l’occasion pour la comédienne de revenir à ses premières amours : la scène.

Un retour sans doute motivé par la douche froide que fut son pénultième film, le paraît-il catastrophique « 100% Cachemire », lequel a vu s’élever contre lui une véritable fronde assassine lancée par la critique professionnelle. On aurait pu la croire anéantie suite à cet échec (artistique mais pas commercial), mais non. Cette déconvenue n’a pas enterré ses envies d’écriture et de mise en scène, loin s’en faut. Après tout, ne dit-on pas qu’il faut remonter à cheval après la chute ?

La voilà donc de retour devant et derrière la caméra dans « Marie-Francine », l’histoire d’une quinqua, mère de deux enfants, qui se voit contrainte de retourner vivre chez ses parents. Trop vieille pour son mari, de trop dans son boulot, celle-ci tente cahin-caha de manœuvrer sa barque qui prend l’eau de partout. Jusqu’au jour où elle rencontre Miguel, un chef cuistot touchant de simplicité. Sans oser le lui avouer, ce dernier vit exactement la même situation qu’elle...

Si l’histoire rappelle à s’y méprendre le fort dispensable « Retour chez ma mère » d’Eric Lavaine, sorti l’année dernière, on pouvait espérer de Valérie Lemercier une comédie plus finaude, un brin acide voire même impertinente sur le sujet. Quel ne fut pas notre désappointement au sortir de la projection ! Où est passé son talent de satiriste ? Qu’a-t-elle fait du ton piquant qui la caractérise ? Quid du coup de folie ? Et le génie ? L’excentricité dans l’écriture ?

Contrairement à son spectacle, on a l’impression que la comédienne a mis son univers en sourdine pour réaliser finalement une romcom somme toute banale. Heureusement, le registre lui semble familier. Le récit évite soigneusement les pièges et les moments attendus pour surprendre et maintenir l’intérêt des spectateurs. Ainsi, on se passionne assez vite pour cette union compliquée entre deux adultes obligés de flirter en catimini, faute de toit pour abriter leur passion.

Dans la galerie des personnages, épinglons le tandem formé par Hélène Vincent et Philippe Laudenbach, tous deux irrésistibles en parents bobos infantilisant encore leur fille interprétée par une Valérie Lemercier qui se plait à jouer deux sœurs (Marie-Francine et sa jumelle Marie-Noëlle). Et sous la toque du prince charmant des fourneaux, la réalisatrice a eu l’idée géniale d’offrir le rôle à Patrick Timsit, ici à contre-emploi.

Plus gentillet que caustique dans le fond, plus convenu qu’inspiré dans la forme, l’ensemble est bien trop sage que pour marquer durablement les esprits. Le scénario sans grand relief, le ronronnement de la mise en scène et le manque d’idées visuelles n’en font pas un divertissement incontournable qui mérite le déplacement dans les salles obscures. Reste alors une comédie sentimentale au charme suranné suffisamment attachante que pour passer un agréable moment.

Note :
Critique : Professeur Grant

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