Gifted

Un homme se bat pour obtenir la garde de sa nièce, qui témoigne d'un don hors du commun pour les mathématiques.
 




Premier film original de Marc Webb depuis le grandiose et solaire “(500) Days of Summer” (2009), “Gifted” était pour le moins attendu au tournant. Après la trilogie mort-née “The Amazing Spider-Man”, le réalisateur revient sur le devant de la scène avec un film plus intimiste. Cela suffira-t-il pour le réconcilier auprès de son public ?

Premier constat : Chris Evans sait aussi jouer d’autres rôles que l’hyper-testostéroné Captain America. Nous le savions déjà après vision de “Snowpiercer”. Sur ce point, “Gifted” nous procure un rappel bienvenu. Délaissant son bouclier étoilé et ses collants bleus, Evans joue un héros du quotidien s’occupant de l’éducation d’une enfant dont il n’est pas le tuteur légal. En abordant les “Millennium Prize Problems” et autres calculs abscons, le film fait évidemment penser à “Good Will Hunting”. Il nous fait nous questionner sur l’éducation de ces “beautiful minds”. Vaut-il mieux les élever comme des enfants de leur âge ou les envoyer dans des écoles de petits génies et ainsi les pousser à embrasser une carrière parfois accaparante et/ou stressante ? Un juste milieu existerait-il ?

Evans convainc dans le rôle de l’oncle bienveillant et protecteur. McKenna Grace (vue dans “Mr Church” et la série “Designated Survivor”) éblouit avec un jeu naturel propre aux jeunes enfants (surdoués). Octavia Spencer et Jenny Slate complètent ce tandem avec brio.  

Drame flirtant de près avec le mélodrame, “Gifted” est un rebound film pour Marc Webb. Comprenez : ce film lui permet de se pencher à nouveau sur un projet de moins grande envergure que le quelque peu décevant diptyque dépeignant l’homme araignée. Marc Webb excelle vraiment quand il raconte des histoires plus terre-à-terre et ne se fourvoie pas en cherchant à adapter des projets démesurés. En comparant avec son tout premier long-métrage sorti en 2009, sa caméra ne perd pas de son pouvoir hypnotique. Ajoutez cependant à l’équation une prévisibilité malheureuse qui lui coûte en toute logique une quatrième étoile.

“Gifted” est un film sensible dont il serait dommage de se priver tant les performances du duo formé par Evans/Grace sont remarquables. Hâte de voir ce que Marc Webb nous réserve avec “The Only Living Boy in New York”, annoncé pour octobre prochain.

Note : ★★★
Critique : Goupil 

Le P.S. de Choupette...
Outre le débat sur l'éducation des "beautiful minds", comme si justement mentionné par Goupil, Marc Webb aborde la présence (ou, actuellement, l'absence) des femmes dans les domaines STEM (sciences, technologies, ingénierie, mathématiques). Aussi, Evans campe un homme entouré de femmes brillantes (sa mère, sa sœur et sa nièce sont toutes trois des mathématiciennes hors-pair) sans que cela ne blesse son ego. À voir, absolument.

Autre critique, autre point de vue – « Gifted » vu par le Professeur Grant :

Assisterait-on au retour de Marc Webb au cinéma indépendant ? Il semblerait. Après avoir vendu son âme au diable en tissant les toiles du diptyque en demi-teinte « The Amazing Spider-Man », le réalisateur revient cette année avec pas moins de deux longs-métrages : « The Only Living Boy in New-York » qui sortira en octobre et « Gifted » (en salles depuis juillet) qui nous intéresse aujourd’hui. L’histoire d’un oncle qui tente de préserver sa nièce surdouée d’un entourage qui la pousse à être scolarisée dans une école spécialisée.

Le scénario aborde une problématique intéressante : que faire d’un enfant qui se révèle être un petit génie ? Le stimuler et exploiter toutes ses ressources ou le laisser être un môme et mener une vie somme toute normale ? Si le récit s’avère plutôt pertinent sur la question, le scénariste Tom Flynn n’exploite pas suffisamment cette thématique pour surprendre le spectateur. En voulant absolument jouer la carte de la sobriété tant dans la mise en scène que dans la narration, l’ensemble apparaît convenu et sans grande saveur.

Plutôt que d’en faire un véritable objet de cinéma, Marc Webb en tire finalement un téléfilm où les bons sentiments dégoulinent autant que le happy end se devine. Un mélo honorable à défaut d’être mémorable. Un comble pour celui qui est parvenu à transcender une romcom sucrée en un film générationnel culte. On veut bien sûr évoquer l’excellent « (500) Days of Summer ». Reste un casting solide où Chris Evans, Octavia Spencer, Jenny Slate, Lindsay Duncan et l’extraordinaire Mckenna Grace accordent brillamment leurs violons.


Note : ★★
Critique : Professeur Grant

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