Coco
Depuis déjà plusieurs générations, la musique est bannie dans la famille de Miguel. Un vrai déchirement pour le jeune garçon dont le rêve ultime est de devenir un musicien aussi accompli que son idole, Ernesto de la Cruz.
Bien décidé à prouver son talent, Miguel, par un étrange concours de circonstances, se retrouve propulsé dans un endroit aussi étonnant que coloré : le Pays des Morts. Là, il se lie d’amitié avec Hector, un gentil garçon mais un peu filou sur les bords. Ensemble, ils vont accomplir un voyage extraordinaire qui leur révélera la véritable histoire qui se cache derrière celle de la famille de Miguel…
On avait quitté Lee
Unkrich en 2010 avec l’excellent troisième volet de la saga « Toy Story ».
Aujourd’hui, celui-ci nous revient avec le non moins sympathique
« Coco ». Le dix-neuvième long-métrage signé Pixar prend place dans la
culture mexicaine, et plus précisément dans le cadre du Día de los Muertos, majestueuse célébration autour des défunts. Installé
dans une esthétique baroque et fantasmagorique, le film suit les aventures hautes
en couleur de Miguel, un garçonnet qui rêve de tracer sa route sur les pas de
son idole, le mariachi Ernesto de la Cruz. Seulement, la musique est bannie de
sa famille depuis qu’un aïeul a fait passer sa carrière avant ses proches.
Refusant toutefois de se décourager, notre héros va entamer un étrange voyage
qui le mènera jusqu’au Pays des Morts.
Visuellement ébouriffante,
avec une direction artistique somptueuse, et scénaristiquement irréprochable, la nouvelle production de la
société à la lampe bondissante est une réussite incontestable. Alliant parfaitement
l’action et l’émotion sur une bande-son enjouée, « Coco » restera
encore un petit moment dans les mémoires au sortir de la projection. Grâce à la
richesse thématiques (le deuil, le poids de l’héritage, l’importance du socle
familial, la mémoire face à l’oubli, le destin et la vocation artistique etc.)
et aux nombreuses péripéties et autres rebondissements, le spectateur ne
s’ennuie pas une seule seconde, baladé par un storytelling efficace. Mieux, le métrage fourmille d’éblouissantes
idées à l’instar de la douane séparant le monde des morts de celui des vivants.
Bien vu !
Lee Unkrich et le
co-réalisateur d’origine mexicaine Adrian Molina parviennent en outre a relevé
la gageure d’aborder de front des sujets délicats tout en les rendant accessibles
au jeune public. La mort n’a jamais été si colorée, l’au-delà si
chatoyant ; on reste d’ailleurs ébaubi d’admiration devant les prouesses
visuelles opérées par les équipes en charge de l’animation. Et peut-être que
les chères têtes blondes renâcleront moins à faire le déplacement au cimetière
pour honorer leurs ancêtres. Avec douceur et tendresse, les metteurs en scène touchent
la corde sensible conférant à cette histoire mélancolique des élans
mélodramatiques. Gageons que d’aucuns ne pourront résister, submergés par
l’émotion. Préparez vos mouchoirs car si le rire passe au second plan, les
sentiments, eux, sont rois.
En attendant « Les
Indestructibles 2 » en 2018 et « Toy Story 4 » l’année
suivante, Pixar se rachète une conduite – momentanément… vu le manque flagrant
d’inspiration et d’audace pour les productions à venir – après les pénibles
« The Good Dinosaur », « Finding Dory » et, paraît-il,
« Cars 3 », tout en prouvant que le studio n’est jamais aussi bon que
lorsqu’il se lance dans des idées originales. A la veille de Noël, ne
ratez donc pas cette fiction intergénérationnelle où il ne manque
finalement que quelques aspérités ainsi qu’une once de second degré pour
susciter totalement notre adhésion. Au demeurant, rendez-vous vite chez votre
exploitant de salle préféré !
Note : ★★★★
Critique : Professeur Grant
Ps : Avant de passer
de vie à trépas avec « Coco », vous pourrez découvrir le dispensable court-métrage
« Olaf’s Frozen Adventure » (L’aventure givrée d’Olaf, en VF) avec les protagonistes
de « La Reine des Neiges ». Le verdict est sans appel : c’est un
ratage artistique total ! Un zéro pointé. Vous voilà prévenus. Bref, cela n’annonce
rien de bon pour le prochain film qui sortira à l’horizon des fêtes 2019.
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