Comment
anticiper la folie quand on ignore comment fonctionnent les fous ?
Deux agents du FBI imaginent une enquête aux méthodes
révolutionnaires et se lancent dans une véritable odyssée pour
obtenir des réponses.
“Mindhunter”
est-elle
à la série policière ce que “Zodiac” est au cinéma ? Un
même homme se cache d’ailleurs
derrière
les deux projets: David Fincher. “Mindhunter” est-elle une énième
série policière ou possède-t-elle au
contraire les
arguments pour révolutionner le genre ?
La
force des showrunners
(comprenez :
les producteurs derrière la série) est de caster
deux
acteurs relativement
peu
connus - Jonathan
Groff (vu dans « American Sniper ») et
Holt
McCallany (junior
dans « Alien³ » et
le
mécano dans « Fight
Club ») -
et d’en faire deux stars en puissance. Ajoutez
à ce casting plutôt
viril
deux actrices pour jouer les femmes fortes (Anna
Torv et
Hannah
Gross).
Elles
sont toutes deux nées pour jouer ces rôles. Le
contraste entre ces
dernières et ces
hommes remplis de conflits intérieurs est
peut-être ce qui fait tout
l’attrait
de
la série.
Quel
genre de série est « Mindhunter » ? Le
show fait la part belle au
profilage
criminel. L’histoire
est
basée
sur de vrais agents du Bureau.
L’un
d’eux a d’ailleurs écrit un livre dont la série s’inspire
allègrement. Si les scènes
d’interrogatoire
semblent réelles, c’est parce qu’elles
sont inspirées
(parfois
mot à mot) de
vraies
interviews
avec de vrais
serial killers
(des
S-E-R-I-A-L KILLERS, des tueurs en série).
La
série brille
d’ailleurs
le
plus quand
elle se concentre sur ces monstres ;
et
c’est paradoxal. D’où
nous vient cette fascination pour l’esprit criminel ?
Fortement
impliqué dans le projet, David Fincher parvient à insuffler une
qualité cinématographique certaine à l’ensemble. La
photographie, le montage, la colorimétrie, etc. : rien ne
semble avoir été laissé au hasard. Ce travail d’expert - à la
fois propre et chirurgical - met en exergue à la fois l’ingéniosité
des dialogues et l’esprit sagace des profileurs. Pour ce faire, un
jargon scientifique - et même parfois clinique - est utilisé.
« Mindhunter »
ne s’intéresse pas à « qui l’a fait ? » ni
même à « comment il l’a fait ? » mais plutôt à
« pourquoi il l’a fait ? ». C’est tout l’inverse
de ce bon vieux Columbo !
« Mindhunter »
semble être la somme de l’alchimie entre les personnages de
« Broadchurch », du côté malsain et graphique de
« Dexter » et des enquêtes prenantes de « Criminal
Minds ». La série est ce qui se fait de mieux dans le genre,
avec une touche vintage qui n’est pas pour nous déplaire
(vous imaginez le tableau niveau costumes démodés et oldtimers).
Si vous lui en laissez l’occasion, « Mindhunter »
s’insinuera sous votre peau et vous procurera une chair de poule
que vous ne serez pas prêt-e-s d’oublier !
Goupil
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