Avengers: Infinity War


Les Avengers et leurs alliés devront être prêts à tout sacrifier pour neutraliser le redoutable Thanos avant que son attaque éclair ne conduise à la destruction complète de l’univers.






Family Reunion

Blockbuster ultime, sorte de season finale d’un univers partagé lancé il y a une dizaine d’années, « Avengers : Infinity War » sera sans conteste l’un des gros cartons de 2018. On s’attend à un véritable raz-de-marée au box-office du côté de Disney qui a misé gros sur ce film. Voyez plutôt : un budget pharaonique avoisinant les 500 millions de dollars pour réunir la crème de la crème des superhéros. Autant une réunion de famille qui part en cacahuète qu’un bal costumé où on aurait donné un carton d’invitation à la mauvaise personne, ce premier volet d’un diptyque gargantuesque est une grosse claque qui réunit tous les personnages de la galaxie Marvel croisés dans les salles obscures depuis une décennie. Au menu de cette partouze masquée pétaradante : Iron Man, Hulk, Thor, Captain America, les Gardiens de la galaxie, Doctor Strange, Spider-Man (intronisé Avenger pour l’occasion), Black Panther et les fidèles acolytes War Machine, Vision, la Veuve noire, le Faucon, le Soldat de l’hiver, la Sorcière rouge… La dream team en somme. Seuls manquent à l’appel Hawkeye et Ant-Man (de retour en juillet avec « The Wasp » pour un second volet). Sans doute les reverra-t-on dans le deuxième opus prévu l’année prochaine. Wait and see comme on dit…

Thanos, badass !

Comment écrire une histoire qui tienne la route avec autant de personnages à caser à l’écran ? Comment leur offrir à chacun suffisamment de matière afin d’exister et d’éviter l’effet patchwork? Impossible, se dit-on. Et pourtant, les frères Russo ont réussi là où beaucoup auraient échoué. Il faut dire que les frangins s’étaient déjà fait la main avec le mi-figue, mi-raisin « Captain America : Civil War ». Sans rien dévoiler du scénario et de l’intrication des histoires parallèles, tous les personnages vivent des aventures plus ou moins captivantes en petits groupes. Certains sur Terre, d’autres dans l’espace, d’aucuns se croisent, le tout dans un montage plutôt cohérent et fluide. Chacun possède son moment de gloire, sa punchline, son instant humoristique. Quant au méchant de service, il est redoutablement badass. Son petit nom ? Thanos, une sorte de malabar monstrueux aux tendances génocidaires en quête de six cailloux aux pouvoirs inimaginables. Teasé plusieurs fois dans les précédentes productions Marvel, le Titan fou s’affirme comme la figure du mal absolu. Cerise sur le gâteau, Josh Brolin (futur Cable dans Deadpool 2, autre franchise estampillée Marvel) parvient à lui donner une présence, une véritable personnalité, une vraie épaisseur, tout en lui conférant un certain charisme nonobstant une trogne improbable.

Sombre et violent, fun et divertissant

Particulièrement sombre et violent (le prologue donne tout de suite le ton), le film prend des risques - et ça fait du bien dans un Marvel Cinematic Universe (MCU) on ne peut plus convenu - quitte à se détacher du formatage bon enfant lissé par les artisans de l’écurie Marvel. Certaines séquences vraiment brutales font plaisir à voir. Mieux, le film prend aux tripes. C’est que les enjeux sont bigger than life. A tel point que l’émotion vient sporadiquement poindre le bout de son nez. Généreux en dérision (interactions inédites entre personnages), en action (batailles homériques et joutes intersidérales à couper le souffle en veux-tu en voilà), « Infinity War » est exactement ce à quoi vous vous attendez : une superproduction « maousse costaud » qui divertit sans forcer, le tout nappé d’un tsunami d’effets spéciaux efficaces (bien qu’assommants) qui passent le crash test de l’Imax 3D.

Le tout et la somme des parties

Le film est donc meilleur que la somme de ses parties ? On n’ira pas jusque-là car l’action non-stop empêche l’intrigue d’avancer correctement. Aucun répit n’est laissé au spectateur. La preuve, vous ne sentirez pas les deux heures trente passer. Mais, on aurait aimé reprendre son souffle. Le métrage va vite, très vite, trop vite même. Tellement vite qu’il oublie de laisser ses personnages respirer, discuter, exister. Il oublie de laisser leurs superpouvoirs au vestiaire un instant pour les faire évoluer dans une dramaturgie plus subtile. On ne vous spoile pas en affirmant qu’il y a bel et bien des morts parmi les personnalités du MCU. Mais, ces décès n’embrayent pas des moments de doute, de rancœur, d’abandon. Trop occupés à s’en prendre plein la figure, nos Avengers virevoltent çà et là à l’écran dans un brouhaha assourdissant. La musique pompière d’Alan Silvestri (déjà à la baguette du récent Ready Player One) n’aidant pas à tempérer le jeu. Épuisant !

Cahier des charges : check !

Bien sûr, il faudra vous débarrasser de votre incrédulité, laquelle s’accommode mal des énormités qu’on vous sert dans ce family pack superhéroïque. Malgré quelques maladresses et autres incohérences malvenues, « Avengers : Infinity War » remplit parfaitement son cahier des charges et s’adresse en priorité aux mangeurs de pop-corn qui ont suivi l’épopée des Avengers. Son final choc et frustrant en déstabilisera plus d’un et fera naître des conversations passionnées entre aficionados. Des fans qui auront pris soin de rester au terme du générique de fin, lequel offre une petite mise en bouche de la suite : l’arrivée d’un nouveau personnage au sein du MCU. Un protagoniste qu’il nous tarde de découvrir. Rendez-vous dans un an !

Note : 

Critique : Professeur Grant

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