Mon Ket


Dany Versavel a un souci avec son fils : à 15 ans, Sullivan ne veut plus d’un père qui fait le king derrière les barreaux. Pour Dany, son « ket », c’est sa vie, hors de question de le laisser filer. Il décide donc de s’évader de prison prématurément ! Entre cavales, magouilles et petits bonheurs, il a tant de choses à lui enseigner. Un apprentissage à son image. Au pied de biche, sans pudeur ni retenue. Mais là où l’on pouvait craindre le pire, se cache peut être le meilleur…







Docteur Damiens, Mister L’Embrouille

Chassez le naturel, il revient au galop ! Pour son premier film en tant que réalisateur, François Damiens ne prend pas énormément de risque. Ce dernier ne sort pas de sa zone de confort et entreprend ce qu’il fait de mieux, à savoir des caméras cachées. Discipline pour laquelle il est même passé maître dans l’art. Docteur Damiens au cinéma, Mister L’Embrouille sur la petite lucarne, en somme. Ainsi, le Lasnois renoue avec ses premiers amours télévisuels. Sauf que pour son grand baptême du feu derrière l’objectif, il ajoute à ses incontournables pièges une sorte de fil rouge sur la paternité.

L’école de la vie au pied de biche

Dany Versavel (Damiens himself) est ce qu’on fait de mieux dans le genre baraki. Un homme sans foi ni loi complètement en marge de la société. Ce dernier a un souci avec son fils : à 15 ans, Sullivan ne veut plus d’un père qui fait le king derrière les barreaux. Pour Dany, son ket, c’est sa vie ! Hors de question pour lui de le laisser filer. Il décide donc de s’évader de prison… prématurément ! Entre cavales, magouilles et petits bonheurs, ce dernier a tant de choses à lui enseigner. Un apprentissage à son image. Au pied de biche, sans pudeur ni retenue. Mais là où l’on pouvait craindre le pire, se cache peut-être le meilleur…

A s’en décrocher la mâchoire !

Fiction et réalité se croisent dans ce synopsis qui se révèle surtout être un prétexte pour réaliser une série de caméras planquées pas piquées des hannetons. Certaines sont instantanément cultes (l’anniversaire, le parking, l’hôpital, la librairie), d’autres sont plus anecdotiques (le professeur, l’Afrique). Cela émis, le niveau de facétie est placé très haut. Lors de notre projection, la salle obscure riait de bon cœur, certains même à s’en décrocher la mâchoire. Et de fait, « Mon ket » est désopilant du début à la fin, pour peu qu’on apprécie les péripéties de François L’Embrouille bien évidemment. Les allergiques, eux, passeront leur chemin.

Dikkenek et les limites du film à sketchs

Tout comme « Dikkenek » se résumait à une succession de sketchs hilarants imbriqués les uns aux autres dans un récit hybride et bancal, l’enfilade de caméras cachées atteint très vite ses limites narratives. La scénarisation est catastrophique car artificielle. Et ce malgré le concours de Benoît Mariage (Les convoyeurs attendent) et du script doctor Thomas Bidegain (Les Cowboys) à l’écriture. Il n’y a pas de dramaturgie. On ne croit pas une seule seconde à cette historiette loufoque car personne à l’écran n’y croit. Difficile alors de faire appel aux émotions et de s’investir outre mesure dans ce qui s’avère être une grosse farce.

Vis comica et ostrogoths
Reste alors le génie comique de Damiens, sa vis comica, son art de l’improvisation, son faciès et ses simagrées, son sens inné de la provocation, son indécrottable talent à pousser le bouchon toujours plus loin. Vous voilà donc prévenus. Ceux qui désespéraient de ne plus voir François L’Embrouille se travestir dans des personnages d’ostrogoths seront aux anges. Mais ceux qui s’attendent à un minimum de cinéma seront déçus. Dans tous les cas, le rire est garanti. Et c’est déjà pas mal pour un long-métrage qui ambitionne la bonne et franche tranche de rigolade.
Note : 
Critique : Professeur Grant

Commentaires

Articles les plus consultés