Thunder Road



« Thunder Road ». Un titre qui ne laissera pas les fans de Bruce Springsteen indifférent-e-s. Grand Prix du dernier Festival de Deauville, récompensé à Montreal, Sundance, Seattle, Nashville ou encore Milan, « Thunder Road » semble réitérer l’exploit partout où il est programmé. Zoom sur un  film pas comme les autres.

Aimable, marrant, charmeur, bien élevé, le réalisateur Américain Jim Cummings a tout pour plaire. Pour sa première réalisation, il se distincte avec le portrait d’un homme moyen dans une Amérique vacillante. Bien que le scénario puisse sembler convenu, le ton décalé de « Thunder Road » réserve bien des surprises aux spectateur-trice-s.

L’introduction donne le ton : l’officier Jim Arnaud se perd en sanglots lors de l’éloge funèbre de sa défunte mère. Dans pareille circonstance, il convient de garder son sérieux. Ce serait sans compter sur le talent de Jim Cummings pour faire de ce long plan-séquence une scène désopilante. Gageons que la moustache du psychopathe tout droit sorti des années 1970 aide grandement. Entre chorégraphie maladroite et discours improvisé, toute la vulnérabilité du personnage est étalée dans ce prologue.

Jim Cummings – porteur du projet depuis quelques années déjà (après un court-métrage éponyme en 2016) – excelle dans la peau de ce flic qui semble avoir tout perdu, ou presque. Outre le deuil d’une sainte mère l’ayant certainement trop couvé, il doit également échapper au rouleau compresseur mis en route par son ex-femme en instance de divorce.

Passant du rire aux larmes sans crier gare comme personne, Cummings bouleverse dans la peau de ce policier névrosé en pleine reconstruction. C’est d’autant plus surprenant quand on sait qu’il n’a jamais foulé les planches d’une école d’acting.

Avec beaucoup d’autodérision, « Thunder Road » marque les débuts burlesques d’un acteur/scénariste/réalisateur qui n’a pas fini de faire parler de lui. Jim Cummings offre au cinéma indépendant une dramédie bienvenue et un personnage somme toute indélébile.

Sortie Belgique : ?
Sortie France : 12 septembre 2018

Goupil

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