John Wick : Chapter 3 – Parabellum
John Wick a transgressé une règle fondamentale : il a tué à l’intérieur même de l’Hôtel Continental. "Excommunié", tous les services liés au Continental lui sont fermés et sa tête mise à prix. John se retrouve sans soutien, traqué par tous les plus dangereux tueurs du monde.
I. Excommunicado
J comme James (Bond),
John (McLane), Jason (Bourne), Jack (Reacher) et désormais John (Wick). A main
nue, au revolver, à la hache, au couteau, au sabre, avec un livre, à moto, à
cheval, avec des chiens, JW n’a pas son pareil pour occire quiconque se met en
travers de son chemin. En reprenant directement là où le deuxième opus nous
avait laissés, ce troisième chapitre nous plonge directement dans un bain de
sang où l’hémoglobine coule à flot. Excommunié pour avoir transgressé une règle
fondamentale, sa tête est mise à prix : 14 millions de dollars pour celui
qui parviendra à creuser la tombe de notre héros. En cavale, le Baba Yaga se retrouve sans soutien, traqué
par les tueurs à gage du monde entier.
II. Kill
Count
Et c’est parti pour une
pléthore de scènes d’action avec des gunfights
en veux-tu, en voilà faisant de John Wick l’un des tueurs
les plus sanguinaires de l’histoire du septième art. Au kill count, notre roi des headshots
comptabilise plus de 300 victimes exécutées de manières toujours plus créatives.
Une sacrée prouesse qui laisse peu de place aux dialogues, aux enjeux
scénaristiques, aux émotions, aux moments suspendus. Mené tambour battant, ce troisième
volet ne laisse pas le temps au spectateur de souffler tant le rythme est
soutenu. Ça cogne dur, ça flingue sec, ça tranche bien aussi quand ça ne te démet
pas une clavicule ou te retourne une rotule.
III. Si
Vis Pacem, Para Bellum
La guerre est déclarée.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce porte-étendard du genre revenge movie envoie du lourd. Aux
manettes, toujours Chad Stahelski. L’ex-cascadeur a rivalisé d’imagination en
voulant faire de chaque scène de gun-fu une trouvaille visuelle minutieusement chorégraphiée.
Les séquences de bastonnade et de courses-poursuites (la scène de combat à moto
pompée sur The Villainess !) sont époustouflantes. Le réalisateur
n’hésitant pas à faire durer les altercations pour donner aux aficionados ce
plaisir aussi régressif que jouissif de voir des tueurs… s’entre-tuer. Sa mise
en scène, particulièrement maîtrisée, parvient à masquer les courants d’air du
récit.
IV. Paradoxe
& Paroxysme
Finalement, on reprochera
au métrage d’être beaucoup trop généreux. Un paradoxe quand on aime le cinéma
d’action. Mais, en ne laissant aucun répit aux spectateurs, en ne proposant
aucun temps mort dans une histoire somme toute banale, prétexte à un florilège
de castagnes, on se lasse de voir autant d’exécutions sommaires. L’intérêt
s’évapore rapidement. Ainsi, le film aurait pu se terminer à l’entrée de
l’hôtel Continental que personne n’aurait été frustré, laissant pour le
quatrième opus une phénoménale gunfight
comme séquence d’ouverture. Mais, dans une démarche toujours plus boulimique, Chad
Stahelski tire le concept à un niveau paroxysmique, n’ayant cure de passer du
rassasiement à l’indigestion.
V. Forever
Young
Pour passer la pilule, on
peut compter sur un casting impeccable où même les seconds rôles semblent
s’amuser. En tête d’affiche, Keanu Reeves prouve que le temps n’a aucune
emprise sur lui. Frais comme un gardon, le Canadien est aussi à l’aise en
combat rapproché qu’au maniement d’armes à feu. Ian McShane, Laurence Fishburne
et Lance Reddick prennent tout autant de plaisir tandis que les nouvelles
recrues forcent l’admiration. A ma gauche, Halle Berry se montre plutôt à
l’aise dans les scènes de combat. A ma droite, Mark Dacascos, enlisé dans des
séries B voire Z depuis le début des années 2000, cabotine joyeusement et donne
par ce biais une saveur particulière à son rôle de méchant de service.
VI. Le
nouveau mètre étalon du cinéma d’action
En substance, ce « John
Wick : Chapter 3 – Parabellum » remplit parfaitement son cahier des
charges car il s’en donne les moyens. On lui demande d’être un actionner punchy et un brin innovant. Ce
dernier ne se contente pas d’être seulement percutant. Avec son orgie de scènes
de baston plus démentes les unes que les autres, cet opéra ultraviolent se
permet en sus de pulvériser la concurrence. Et devient, par la même occasion,
le nouveau mètre étalon du cinéma d’action. Ne cherchez plus, si vous désirez mater
un divertissement aussi décérébré que décomplexé et qui s’assume pleinement, ce
film est fait pour vous. Brain:
off. Eyes wide open!
Note: ★★★
Critique: Professeur Grant
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