OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire

 


1981. Hubert Bonisseur de La Bath, alias OSS 117, est de retour. Pour cette nouvelle mission, plus délicate, plus périlleuse et plus torride que jamais, il est contraint de faire équipe avec un jeune collègue, le prometteur OSS 1001.



OSS 117, clap 3e! : This time for Africa

La couronne britannique a 007, alias James Bond. La France, elle, possède OSS 117. Douze ans après « Rio ne répond plus », l’agent secret franchouillard Hubert Bonisseur de La Bath signe son grand retour dans les salles obscures avec de nouvelles aventures exotiques.

Nouvelle époque (la fin des années Giscard), nouvelle cible (les noirs, après les musulmans et les juifs), nouveau pastiche (les actionners des eighties) et… nouveau réalisateur. Exit le metteur en scène Michel Hazanavicius, affairé sur l’oubliable « Prince Oublié », c’est Nicolas Bedos qui reprend le flambeau.

Du trio d’origine, il reste toutefois les indéboulonnables Jean Dujardin (un peu de Sean, énormément de conneries, mais aussi un chouïa de Roger et beaucoup d’humour) et Jean-François Halin, scénariste historique de cette franchise librement adaptée des romans de Jean Bruce. Après Le Caire et Rio, cap sur l’Afrique noire.

Truculence et impertinence

Le fils Bedos se sent comme un poisson dans l’eau dans cette satire sur la Françafrique. Sa verve, son impertinence et son énergie se mettent au service de cette production haut de gamme qui s’inscrit sans trop de mal dans le sillon laissé par ses prédécesseurs. On peut également compter sur son savoir-faire pour se fondre dans le moule de la saga, respecter les codes et emballer son métrage avec une mise en scène de haute volée.

Le fan hardcore de la première heure retrouvera tout ce qui fait le sel des OSS : l’irrévérence, la goguenardise, les saillies, les répliques ciselées et toujours cet humour ravageur et politiquement incorrect qui s’appuie sur les clichés racistes, xénophobes, homophobes ou misogynes pour mieux les retourner.

La bonne idée de ce troisième volet : faire évoluer le personnage en le vieillissant, le rendre has been et en même temps conscient de ses propres maladresses, ce qui donne lieu à des situations cocasses où on le voit prendre des gants pour ne pas heurter la sensibilité des noirs. Truculent !

Mécanique comique un peu rouillée

Toutefois, la mécanique comique s’avère un peu rouillée. Moins piquant, moins subtil, moins créatif que les précédents opus, « Alerte rouge en Afrique noire » souffre également d’un troisième acte poussif et bancal qui manque d’entrain et de surprises. La faute à une intrigue paresseuse et peu passionnante.

Mais même s’il se finit en eau de boudin, cet OSS vaut largement le coup d’œil, histoire de se muscler les zygomatiques.

Note : 

Critique : Professeur Grant

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