Kung Fu Panda 4

 


Après trois aventures dans lesquelles le guerrier dragon Po a combattu les maîtres du mal les plus redoutables grâce à un courage et des compétences en arts martiaux inégalés, le destin va de nouveau frapper à sa porte pour … l’inviter à enfin se reposer. Plus précisément, pour être nommé chef spirituel de la vallée de la Paix. Cela pose quelques problèmes évidents. Premièrement, Po maîtrise aussi bien le leadership spirituel que les régimes, et deuxièmement, il doit rapidement trouver et entraîner un nouveau guerrier dragon avant de pouvoir profiter des avantages de sa prestigieuse promotion. Pire encore, il est question de l’apparition récente d’une sorcière aussi mal intentionnée que puissante, Caméléone, une lézarde minuscule qui peut se métamorphoser en n'importe quelle créature, et ce sans distinction de taille. Or Caméléone lorgne de ses petits yeux avides et perçants sur le bâton de sagesse de Po, à l’aide duquel elle espère bien pouvoir réinvoquer du royaume des esprits tous les maîtres maléfiques que notre guerrier dragon a vaincu. Po va devoir trouver de l’aide. Il va en trouver (ou pas ?) auprès de Zhen, une renarde corsac, voleuse aussi rusée que vive d'esprit, qui a le don d’irriter Po mais dont les compétences vont s’avérer précieuses. Afin de réussir à protéger la Vallée de la Paix des griffes reptiliennes de Caméléone, ce drôle de duo va devoir trouver un terrain d’entente. Ce sera l’occasion pour Po de découvrir que les héros ne sont pas toujours là où on les attend.



Kung Fu Panda : fini l’hibernation !

Huit ans qu’on n’avait plus vu la trogne de Po sur grand écran. C’est que la franchise Kung Fu Panda se portait comme un charme en tant que trilogie. Le co-réalisateur du quatrième opus Mike Mitchell explique ce retour de la sorte : « Nous voulions faire le film parfait avec une histoire parfaite. Etant donné que la barre avait été mise très haute avec les trois premiers films, ce ne fut pas chose aisée ». Adepte du grand écart, celui qui était à la barre du quatrième Shrek, mais aussi, dans un tout autre registre, de Deuce Bigalow: Male Gigolo (!) poursuit : « L’autre défi était d’élever le degré d’action avec des combats à couper le souffle. Sans compter que nous nous devions aussi de monter d’un cran l’humour. Ça a pris beaucoup de temps pour arriver à la perfection, ou presque. Avec le temps, la technologie a évolué, ce qui nous a permis de produire un film avec un résultat visuel sans précédent ».

Un panda pour sauver l’usine à rêves

Bullshit ! Evidemment, vous avez tout à fait le droit de gober ce discours promotionnel à la mords-moi-le-nœud. De notre côté, on vous propose la traduction sans langue de bois, un poil de panda plus proche de la réalité : DreamWorks, aux abois, en manque d’inspiration, en panne d’idées et dans la panade financièrement, mise sur ses grosses licences, les fameux tent-pole movies, pour faire tinter le tiroir-caisse. En mal de gros cartons, façon raz-de-marée dans les salles obscures, depuis plusieurs années (les succès de Shrek, Dragons et autres Madagascar remontent à Mathusalem), le studio, à l’instar de la nouvelle politique de Disney, se sent obligé de se reposer sur ses vieilles gloires passées. Pour information, les trois premiers épisodes ont rapporté la bagatelle de 1,8 milliard de dollars au box-office international. Voilà qui devrait éclairer votre lanterne sur ces huit printemps silencieux.

Un panda qui passe la quatrième à bride abattue…

Si le numéro qui suit le titre peut faire peur à celui qui est en attente d’une histoire follement originale, force est de constater que l’équipe créative s’est donné un mal de ch… panda pour concocter à nos chères têtes blondes un divertissement familial ceinture noire qui ne sent pas (trop) le réchauffé. Aux antipodes de la resucée redoutée, Kung Fu Panda 4 est un petit plaisir malin de tous les instants qui épate par sa capacité à cocher toutes les bonnes cases. Sa principale qualité : la gestion du rythme de l’intrigue. Hyper soutenu ! Après une introduction qui file à bride abattue, jamais le soufflé ne retombe. Vous pouvez faire le test, toutes les cinq minutes, une punchline tordante, un gag hilarant ou une scène de bravoure virevoltante vient dynamiser un récit sans temps mort. C’est d’une redoutable efficacité qui force le respect. Une épatante démonstration de savoir-faire dans l’art difficile de la comédie.

… et qui file droit !

En 1h30 montre en main, ce nouveau volet file droit et réussit tout ce qu’il entreprend, ou presque, avec son cocktail parfaitement dosé d’action renversante et d’humour désopilant. Quant à l’émotion, elle vient pointer le bout de son nez et cueillir les petits cœurs sensibles. Si son scénario fécond en fantaisies burlesques, mais pauvre en richesse thématique, est inversement proportionnel à l’embonpoint de notre ursidé préféré, cette suite compense par un travail rigoureux au niveau de l’animation : qualité des dessins, fluidité des mouvements, soin apporté aux détails, jeu des couleurs… Au petit jeu des qualificatifs, nous dirions que cette suite dépasse l’honorable ou le fréquentable pour tutoyer l’admirable avec son impressionnante maîtrise esthétique et technique. Certes, l’histoire peu fouillée, voire cousue de fil blanc, ne s’encombre guère de finesse et de subtilité. Mais, les bastonnades enlevées nous rappellent les grandes heures du cinéma d’arts martiaux hongkongais.

One More Time

On frissonne, on rigole, bref, on s’amuse devant ce Kung Fu Panda 4 non désiré qui surprend jusque dans son générique de fin avec, en bonus, l’improbable reprise de Baby One More Time de la princesse déchue de la pop Britney Spears par l’incorrigible Jack Black via son groupe Tenacious D. Collector !

Note : 
Critique : Professeur Grant

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