Bad Boys: Ride or Die

 


Cet été, la franchise Bad Boys est de retour avec son mélange iconique d'action explosive et d'humour irrévérencieux. Mais cette fois-ci, les meilleurs flics de Miami deviennent les hommes les plus recherchés d'Amérique.



Miami Vice

« Bad boys, bad boys, whatcha gonna do, whatcha gonna do, when they come for you ». On chante toujours la même antienne virile et celle-ci risque bien de ne pas quitter votre caboche de sitôt. Le précédent opus de la franchise Bad Boys nous avait prévenus, Mike Lowrey et Marcus Burnett, ces fameux « mauvais garçons », c’est pour la vie ! For Life dans le texte. Will Smith, remis de cette sombre histoire de slapgate, et son compère quasi-retraité Martin « Big Momma » Lawrence n’étant pas encore à l’article de la mort, c’est donc sans surprise qu’on retrouve ces deux flics à Miami, toujours dans de fâcheuses postures. Dans ce Ride or Die survolté et spectaculaire qui vient de débouler sur nos écrans, le tandem de choc, victime d’un coup monté, est la cible à abattre. Les deux enquêteurs changent de costume et deviennent alors les fugitifs les plus recherchés d’Amérique alors que ceux-ci tentent de disculper leur ancien chef, le capitaine Conrad Howard (Joe Pantoliano, toujours présent), accusé post-mortem d’être lié à un cartel mexicain.

Minimum minimorum

On ne va pas se mentir, cette historiette sent la tambouille de cantine réchauffée à maintes reprises. Le genre de préparation faisandée qui a abandonné toute ambition culinaire. Un récit prétexte à des séquences de courses-poursuites effrénées, des gunfights pétaradantes et des effets pyrotechniques explosifs. En cela, ce quatrième volet s’inscrit dans le sillage des autres épisodes d’une saga policière qui a toujours assumé son côté beauf et balourd. Avouons-le, la licence n’a jamais brillé par ses qualités d’écriture. Ce minimum minimorum n’empêche pas de passer un agréable moment devant les aventures débridées de Mike et Marcus. Deux explications à cela. La première : la flagrante alchimie entre les deux acteurs principaux, comme des poissons dans l’eau de l’autodérision. L’humour potache fonctionne à plein régime et les interactions improbables font tout le sel de ce buddy movie à l’ancienne qui fleure bon les nineties, reprenant tous les poncifs du genre et rappelant, par instants, les grandes heures de gloire des productions estampillées Don Simpson/Jerry Bruckheimer Films.

Adil & Bilall, paire gagnante

L’autre raison : la dextérité affichée par la paire de réalisateurs Adil El Arbi/Bilall Fallah. N’en déplaise aux laudateurs fanatiques de Michael Bay qui pleurent toujours son départ de la franchise - ceux-là même qui le qualifient d’auteur (allons, allons…) -, le job réalisé par les Belgo-Marocains depuis le troisième opus s’avère irréprochable. Certes, leur mise en scène bling-bling et pleine d’allant ne parvient pas à colmater les trous d’air d’une narration pataude. Certes, on n’échappe pas aux effets de manche un peu vains (caméra subjective), aux caméos forcés (Michael Bay, Khaby Lame, DJ Khaled) ainsi qu’aux gimmicks tape-à-l’œil gratuits (plans drone). Mais ce style clinquant et ostentatoire a toujours fait partie de l’ADN de la saga. Il n’en reste pas moins que l’association Adil & Bilall réussit à mettre en boîte des scènes d’action parfaitement chorégraphiées, à la hauteur des standards attendus pour un actionner budgété à cent millions de dollars. En dépit d’une intrigue cousue de fil blanc, le duo réussit à livrer un divertissement estival d’une efficacité à toute épreuve.

Note : 
Critique : Professeur Grant

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