Killer Joe

Chris, 22 ans, petit dealer de son état, doit absolument trouver 6 000 dollars s'il veut sauver sa peau. Son seul espoir : les 50 000 dollars de l'assurance-vie de sa crapule de mère. Mais qui va se charger du sale boulot ? Killer Joe, flic le jour et tueur à gages la nuit, est appelé à la rescousse. Mais il se fait payer d'avance et Chris n'a pas un sou en poche. Il tente de négocier. En vain. Joe refuse de discuter, il a des principes… Jusqu'à ce qu'il rencontre Dottie, la charmante sœur de Chris.


Avec ‘Killer Joe’, on sait dans quoi on met les pieds : un film BRUTAL et CHOC, réalisé par le gars aux commandes de ‘The Exorcist’ ou, plus récemment, de ‘Bug’. Sans surprise aucune, le dernier rejeton de Friedkin est lui aussi malsain. Le réalisateur, à l’instar du personnage interprété par Matthew McConaughey, est froid, méticuleux et posé. La tension monte crescendo à mesure que la trame scénaristique se dévoile. ‘Killer Joe’ aurait pu s’en sortir honnêtement, mais c’était sans compter la scène finale que le réal au regard lubrique a voulu gratuitement violente et tellement malsaine que même Hugh Hefner se cacherait les yeux pour ne pas la voir. Bref, cette scène plombe l’ensemble qui aurait pu faire figure de film maîtrisé. A voir pour les inconditionnels de Friedkin. 
 
Note : ★★
Critique : Goupil



Autre critique, autre point de vue :

Ultrash! Clairement. Killer Joe, le nouveau William Friedkin, est un feel-bad movie qui se situe entre la farce et l’effroi. Plus dérangeant que violent, ce thriller cynique - portrait au vitriol de l’Amérique profonde - révèle la noirceur humaine dans ce qu’elle a de plus immorale, sonde les instincts les plus sombres de l’âme (un matricide pour toucher l’assurance-vie), pervertit et bousille fin
alement l’image de la famille américaine et ses valeurs chrétiennes à coup de scènes malsaines (la fellation avec un pilon de poulet!). Pas de morale ici, juste l’animalité de l’humanité traitée brutalement sans la présence - fort heureusement - de l’édulcorant hollywoodien dans les ingrédients. Ce qu’on apprécie grandement.
On aime également la maîtrise de l’atmosphère tragi-comique dans cette histoire de rednecks baignant dans une misère intellectuelle qui feraient passer nos barakis pour des prix Nobel. On savoure la progression de la perversion et des comportements déviants des protagonistes. On adore voir Matthew McConaughey casser son image d’acteur à minettes dans un rôle de psychopathe pervers aux allures saines mais aux intentions totalement malsaines. Tout comme on déguste le jeu de Thomas Haden Church en Texan dégénéré, autorité paternelle d’une famille dysfonctionnelle.
Killer Joe possède donc de nombreuses qualités. Mais, à trop vouloir choquer, Friedkin tombe dans le grand guignol et perd toute crédibilité. Son mépris total pour ses personnages lui fait conclure son métrage outrancier brusquement et trop facilement comme s’il avait assez joué avec eux. La férocité devient alors une sauvagerie gratuite et le propos se révèle dès lors nettement moins intéressant. Dommage. 

Note: ★★★
Critique: Professeur Grant

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