Prince Avalanche
Eté 1988. David et Lance travaillent
ensemble sur les marquages d’une route endommagée par le feu.
Tandis que l’un se languit de sa jeune épouse, l’autre ne pense
qu’aux fêtes et aux filles...
Remake d'un film Islandais sorti en 2011 ('Either Way'), le dernier film de David Gordon Green ('Pineapple Express', 'All The Real Girls' et bientôt 'Joe') peut se targuer d'avoir été bouclé malgré un petit budget.
Paul
Rudd ('Anchorman', 'This is 40', 'Knocked Up', etc) nous prouve une
énième fois qu'il est un acteur talentueux, capable de jouer dans
les registres les plus variés.
Emile
Hirsch ('Into The Wild', 'Girl Next Door', 'Milk') s’acquitte quant
à lui d'une honnête performance. L'alchimie des deux acteurs à
l'écran à telle que ces deux-là ne peuvent que bien s'entendre. Dame
Nature incarne le troisième personnage principal de cette aventure.
Beaucoup de plans se perdent à travers les branches, sous l'eau ou
encore sur la route qu'ils doivent marquer. Ce film dévoile l'amour
du réalisateur pour les grands espaces.
'Prince
Avalanche' traite aussi de camaraderie masculine et d'esprit bon
enfant. Les personnages s'interrogent sur qui ils sont et quelles
relations ils entretiennent avec les femmes. Pour le plus jeune
(Hirsch), il traverse une phase où « l'appel de la nature »
est grand. Pour l'aîné du duo, il semble être question d'une
remise en cause de la masculinité. À
plusieurs reprises, le garde-champêtre de cette aventure nous sert
des plans d'ensemble, comme pour mieux montrer la force de Mère
Nature et - dans une moindre mesure - la fragilité de l'homme.
La
recherche d'un certain esthétisme est également présent: des
effets agréables (beaucoup de très gros plans, de ralentis, etc)
s'ajoutent à l'ensemble. BO
agréable, style rétro (Mesdames, soyez prévenues: Mode moustache rédhibitoire
pour Paul Rudd).
Sans
spolier, le passage axé sur la vieille dame emmène le film dans les
eaux du documentaire pendant un bref instant – et sans dénoter -
puisque se rajoute au casting une badaude, vieille femme à qui il est
arrivé malheur et que le réalisateur à choisi d'intégrer à
son œuvre. Et si le « Prince Avalanche », le roi de
l'aventure, c'était lui ?
Si
tous les ingrédients sont présents pour en faire un film
incontournable, le film déçoit quelque peu. C'est comme si la
boucle n'était pas bouclée. Comme s'il manquait au long-métrage
une certaine consistance. Malgré l'appropriation évidente du sujet,
le réalisateur nous sert un film incomplet. Tourné en 16 jours seulement, on
se demande ce qu'il aurait pu donner dans une version plus
« mature ». 'Prince
Avalanche' n'en reste pas moins un sympathique film à regarder quand
« Gaïa » vous oblige à rester chez vous.
Note: ★★
Critique: Goupil
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